Il a ainsi réuni 150 hommes âgés de 21 à 35 ans, dont 40% d`étudiants, 50% d`employés et 10% de chômeurs. L`ensemble de ces cobayes ne souffrait d`aucun trouble mental et n`avait jamais été impliqué dans une affaire d`agression sexuelle. Après les avoir interrogés sur leur perception des femmes et du viol, Massil Benbirouche les a répartis en deux groupes pour commencer son expérience.
«Si vous étiez absolument certain que Marie ne porte jamais plainte...»
L`un des deux groupes a ingéré de l`alcool juqu`à atteindre un taux d`alcoolémie de 0,08%, alors que l`autre est resté sobre. Puis l`ensemble des cobayes a été confronté à une bande sonore sur laquelle on pouvait entendre l`histoire de «Marie et Martin» : «Marie et Martin reviennent d`une soirée arrosée dans un bar. Ils s`installent sur le divan et commencent à s`embrasser. Lorsque Martin touche les seins de Marie et commence à essayer de la dévêtir, celle-ci émet de premières réticences. Martin se fait convaincant et s`ensuit un nouvel échange de baisers. Marie énonce de façon de plus en plus claire qu`elle ne veut pas avoir de relation sexuelle avec Martin, mais celui-ci poursuit ses avances».
L`enregistrement était alors interrompu, juste au moment ou «Martin» allait violer «Marie». Les cobayes ont alors été invités à exprimer leur jugement sur plusieurs questions portant, entre autres, sur le fait que Marie est consentante ou non, ou encore sur l`attitude qu`ils auraient eux-mêmes adoptée dans cette situtation. 50% des hommes ont ainsi déclaré qu`ils auraient usé de «stratagèmes rusés» pour parvenir à leurs fins.
A la fin, le chercheur a posé la question suivante : «si vous étiez absolument certain que Marie ne porte jamais plainte et que vous ne soyez jamais poursuivi, quelles seraient les chances d`avoir une relation sexuelle avec Marie alors qu`elle n`est pas d`accord ?». 30%, soit près d`un tiers, a ainsi affirmé qu`ils le feraient. «Cela pose de vraies questions sur le laxisme et la permissivité ambiante sur l`agression sexuelle, de son traitement judiciaire au harcèlement de rue», conclut Massil Benbirouche.
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