Anorexie. Un cerveau déréglé, une sensation de faim ignorée

  15 Novembre 2016    Lu: 862
Anorexie. Un cerveau déréglé, une sensation de faim ignorée
En étudiant le mécanisme de la faim chez des boulimiques et anorexiques, des scientifiques américains se sont aperçus que le système neuronal intervenant dans la sensation de faim est perturbée au niveau de l`hypothalamus.
Si les facteurs déclenchant de l’anorexie mentale et de la boulimie sont multiples, les chercheurs de l’université du Colorado (États-Unis) viennent de lever le voile sur le mécanisme qui régule l’appétit chez ces patients en souffrance.

Si en temps normal, la sensation de faim et de satiété est contrôlée par l’hypothalamus, structure du système nerveux central communiquant avec le cerveau, chez les personnes boulimiques et anorexiques, les connexions neuronales sont inversées. Aussi, la sensation de faim n’est plus perçue de la même manière, voire disparaît.

Information entre l’hypothalamus et le cerveau

Pour en arriver à ces conclusions, nos experts ont suivi 26 femmes anorexiques, 25 boulimiques et 26 femmes qui n’avaient aucun trouble alimentaire. Toutes ont passé un IRM alors qu’elles buvaient de l’eau sucrée, ce qui a permis aux scientifiques d’observer les différences de réactions au niveau des connexions neuronales situées dans la zone qui régule l’appétit.

Chez les volontaires atteintes de boulimie et d’anorexie, les clichés IRM ont effectivement mis en évidence des altérations de la matière blanche chargée, en temps normal, de transporter l’information entre l’hypothalamus et le cerveau. Les universitaires, qui ont publié leurs travaux dans la revue Translational Psychiatry, ont également noté que l’hypothalamus ne remplissait plus son rôle. Au lieu de recevoir les signaux de faim, il les envoie lui-même. Le circuit étant détourné, les signaux se perdent et la sensation de faim est perturbée.

De nouvelles études vont porter sur des enfants

« La région du cerveau contrôlant l’appétit est celle qui vous fait vous lever de votre chaise pour aller chercher de la nourriture. Mais chez les patients souffrant d’anorexie ou de boulimie, cette réaction n’existe pas », explique le Dr Guido Frank, auteur principal de l’étude et professeur de psychiatrie et de neurosciences.

Selon le site Pourquoi Docteur, les chercheurs vont maintenant tenter de mieux comprendre comment ce mécanisme est mis en place et de nouvelles études vont porter, cette fois, sur des enfants.

Tags:


Fil d'info