Arthrose: une nouvelle pratique de lutte contre la douleur
Si plusieurs facteurs de risque ont ainsi bien été identifiés (surcharge pondérale, port fréquent de charges lourdes, activité physique trop intense, anomalies anatomiques, traumatisme, maladies touchant les articulations), il n`existe aucune thérapie capable de protéger le cartilage. Les patients peuvent uniquement bénéficier de traitements symptomatiques contre la douleur, des traitements médicamenteux (antalgiques) associés à des mesures non médicamenteuses.
Or, de nombreuses fausses croyances circulent selon lesquelles il n’y a rien à d`autre à faire pour soulager ces douleurs articulaires, sinon rester au repos. C`est pourquoi deux médecins rhumatologues, Dominique Pérocheau et Serge Perrot ont initié le programme pédagogique "Arthroschool" au Centre d’étude et de traitement de la douleur de l`Hôtel-Dieu et de l`hôpital Cochin, à Paris, soutenu par la Fondation Apicil contre la douleur.
Former et informer les patients
Ce dernier s`inspire du "Programme d’auto-gestion de l’arthrose" de l’Université de médecine de Stanford, développé dans les pays anglo-saxons.
"Le projet veut modifier les comportements, afin de faire comprendre aux patients les bénéfices potentiels des diverses stratégies médicamenteuses et non médicamenteuses liées à l’arthrose", précise L`Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Concrètement, la formation propose aux patients de développer leur autonomie dans la gestion de leur maladie et de leur douleur, grâce à l’acquisition de compétences spécifiques. Ces dernières sont enseignées au travers d’une approche alliant entre autres kinésithérapie, diététique, sophrologie et psychologie.
"Tout en les informant sur leur maladie, les équipes soignantes pluridisciplinaires leur donnent des pistes pour gérer le stress, les protocoles médicamenteux, les encouragent à pratiquer une activité physique adaptée. Le but est globalement de redonner un sens à la vie de ces patients en travaillant avec eux pour qu’ils connaissent mieux leur handicap et qu’ils puissent agir sur leur douleur." explique le professeur Serge Perrot.
Des perspectives de recherche médicale
Les séances d’apprentissage se déroulent sur cinq semaines consécutives, à raison d’une demi-journée par semaine, avec des groupes composés de huit participants. Dans un premier temps, ces derniers sont invités à verbaliser leurs craintes et croyances relatives à l’arthrose pour réaliser une carte conceptuelle qui servira à la fois de support d’apprentissage et d’outil d’évaluation et permettra d’identifier les idées correctes et celles qui ne le sont pas.
Des séances de relaxation et d’activité physique sont également prévues, pour apprendre aux patients des exercices pouvant être menés en autonomie. À la fin de chaque demi-journée, un livret leur est remis pour indiquer différentes activités à réaliser pour agir sur les douleurs avant la prochaine session.
Les bénéfices de ce projet sur les douleurs chroniques, la qualité de vie et la gestion du handicap des patients seront évalués et comparés avec la prise en charge classique d`autres patients. Parallèlement, les participants au projet aideront à élaborer un nouveau type de questionnaire basé sur des mesures par auto-déclaration du patient baptisé "O.A.S.I.S" pour "Osteo Arthrisis Symptom Inventory Scale", qui fera l`objet d`une évaluation scientifique.