Le 30 novembre, ces procureurs brésiliens chargés de l’enquête sur le tentaculaire scandale Petrobras ont menacé de démissionner en bloc si le Parlement votait un projet de loi qui permettrait selon eux de les museler. Un amendement ajouté en dernière minute à ce projet de loi prévoit de punir de deux ans d’emprisonnement les “abus d’autorité” des procureurs et des juges dans l’exercice de leurs fonctions.
Selon José Ugaz, cet amendement vise à “garantir l’impunité des hommes politiques impliqués dans ce scandale de corruption, via une sorte d’amnistie”. Et si les procureurs devaient être amenés à démissionner, ce serait “une tragédie pour le Brésil et pour le monde, parce que c’est non seulement le futur de ce pays qui se joue là, mais aussi un modèle de rupture de l’impunité qui intéresse le monde entier”, a-t-il plaidé.
L’enquête “Lava Jato” (lavage express) tire son nom du fait que tout est parti de la découverte d’un système de blanchiment d’argent dans une banale station-service, système qui s’est révélé être la pointe de l’iceberg d’un gigantesque réseau de corruption conduisant au groupe pétrolier public Petrobras, avec l’implication notamment du géant du BTP Odebrecht et de nombreux représentants du paysage politique brésilien, tous partis confondus.
Dans le cadre de cette enquête aux ramifications gigantesques, 118 personnes ont d’ores et déjà été condamnées, pour un total de 1.256 années de prison, selon Transparency International, qui a justement décerné son Prix anti-corruption 2016 samedi à l‘équipe des procureurs brésiliens chargés de cette monumentale enquête.
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