Le ministère des affaires étrangères de Turquie a ainsi expliqué que les autorités turques ont informé les Etats-Unis et la Russie «de la position de la Turquie au sujet du Parti de l`union démocratique (PYD, Kurdes de Syrie)». Selon le ministère, «les mises en garde nécessaires ont été adressées» aux deux ambassadeurs.
Ankara considère le PYD comme un parti «frère» du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la guérilla depuis 1984 contre ses forces de sécurité sur son territoire. Ces dernières semaines, plusieurs attentats qui auraient été perpetrés par le PKK ont secoué la Turquie. L`attaque d`un mini-bus de la police a ainsi fait 12 morts, ce qui a accentué les tensions entre Ankara et la minorité kurde.
Cette mise en garde intervient alors que les peshmergas kurdes des Unités de protection du peuple kurde (YPG) et certains groupes de rebelles syriens ont décidé de joindre leurs efforts contre Daesh. Ce nouveau groupe a d`ailleurs déjà reçu de l`aide des Etats-Unis sur le plan de l`armement, a expliqué le Pentagone. Par ailleurs, le général Lloyd Austin avait reconnu, lors d`une audition devant le Sénat américain, que des forces etats-uniennes se trouvaient aux côtés de Kurdes pour «conseiller et aider» ces dernières.
La Turquie, engagée dans les rangs de la coalition contre Daesh a multiplié ces dernières semaines les bombardements sur la Syrie, mais le pays a souvent ciblé les rebelles kurdes du PKK, considérés comme des terroristes par Ankara. Le PKK est pourtant, lui aussi, engagé dans la lutte contre l`Etat islamique. Les Etats-Unis avaient d`ailleurs déploré, au mois d`août, que la Turquie n`en fasse pas assez dans la lutte contre Daesh.
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