Maghreb et Moyen-Orient: une croissance mi-figue, mi-raisin en 2017

  03 Janvier 2017    Lu: 611
Maghreb et Moyen-Orient: une croissance mi-figue, mi-raisin en 2017
L`économie des pays du Golfe est affectée par le faible cours du baril de pétrole, celle de la Turquie par la politique d`Erdogan.
Les marchés financiers y ont cru quelques jours. Fin septembre, à Alger, les pays de l`Opep se félicitaient d`avoir trouvé un accord pour réduire leur production de près de 750000 barils par jour. Objectif: soutenir les cours de l`or noir. Quelques semaines plus tard, les promesses s`étaient déjà envolées, ramenant le prix du baril sous les 50 dollars.

Au vu de l`atonie de l`activité mondiale, il est peu probable que les cours remontent significativement en 2017. Ce qui va continuer de plomber la croissance et les comptes publics de la plupart des pays du Golfe, à commencer par l`Arabie saoudite. Alors que le déficit public dépasse 10% du PIB, Riyad a déployé un vigoureux plan de rigueur, diminuant les subventions à l`énergie et reportant nombre d`investissements.

Croissance en 2017: +3%

Pour la première fois de son histoire, le royaume a même emprunté 17,5 milliards de dollars sur les marchés internationaux en octobre. Surtout, il a lancé un vaste plan de diversification de son économie, vendant 5% d`Aramco, la compagnie nationale. Ce virage mettra du temps à produire ses effets sur la croissance, qui ne devrait guère dépasser 2,5%. Quasiment deux fois moins qu`en Iran, où l`ouverture de l`économie après la levée de l`embargo aiguise les appétits étrangers. Problème: beaucoup de projets sont bloqués faute de financements bancaires.

En Egypte, ce ne sont pas les financements mais les projets qui manquent. Le tourisme reste sinistré et l`industrie peu compétitive. La banque centrale du pays s`est résolue début novembre à laisser flotter la monnaie. Il faut dire que les réserves de changes ne représentaient plus que trois mois d`importations. Indispensable, l`opération affectera le pouvoir d`achat des ménages, qui supportent déjà une inflation de 14%. Des mouvements sociaux pourraient mettre en péril la reprise envisagée.

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Les investissements affluent vers le Maroc

Les contestations, Erdogan, lui, n`en veut pas. Les purges opérées par le président turc depuis l`échec du coup d`Etat de juillet dernier ont profondément déstabilisé le secteur privé. A cela s`ajoutent les séquelles de l`embargo russe, levé cet été, et le poids des réfugiés syriens sur les finances publiques. La croissance accuse donc le coup. "Le pays a déjà prouvé sa résilience économique, tempère Sylvain Bellefontaine, de BNP Paribas. Il pourrait tenir, notamment grâce aux dépenses publiques et à sa politique monétaire accommodante".

Au Maroc, les investissements étrangers affluent en dépit des difficultés de la zone euro et de la baisse des recettes touristiques. Affectée par le poids de la mauvaise saison des pluies sur l`agriculture, la croissance marocaine devrait néanmoins rebondir en 2017.

Le risque

Un emballement de la dette publique de l`Etat algérien, qui a absorbé le choc pétrolier pour que l`économie ne décélère pas.

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