Le trafic d`images pornographiques a changé d`échelle depuis les années 1990 avec le développement d`internet, explique à l`AFP la responsable de l`équipe d`identification au sein de l`unité de lutte d`Interpol contre la pédocriminalité. "Aucun pays n`est épargné", souligne cette Française, qui tient à préserver son anonymat.
Les services de police de 49 des 190 pays membres d`Interpol sont aujourd`hui connectés en permanence à la base de données ICSE. Grâce à des logiciels avancés de comparaison de photos et de vidéos et à l`analyse du contenu sonore, les enquêteurs peuvent rapprocher victimes, suspects et lieux.
"Dans plus de 95% des cas, l`agresseur appartient à l`entourage de la victime", souligne l`enquêtrice d`Interpol. "On voit parfois les enfants grandir sur les photos, sans parvenir à les retrouver. Mais parfois on y arrive en moins de 24 heures".
En juin 2015, un quadragénaire a été arrêté en Ariège, dans le sud de la France, pour avoir diffusé sur internet des images pornographiques de sa nièce de 10 ans. A l`autre bout de la planète, elles venaient d`être rentrées dans la base d`Interpol par des policiers néo-zélandais ayant infiltré un forum de discussions. Leurs collègues français avaient pu établir, le jour même, qu`elles provenaient de l`Ariège en repérant, en arrière-plan, un uniforme de pompier de ce département.
Mais pour le secrétaire général d`Interpol, Jürgen Stock, les succès ne sont malheureusement "que la partie émergée de l`iceberg", l`immense majorité des victimes figurant dans la base n`étant pas identifiées.
"On peut faire beaucoup plus encore. Les gouvernements, le secteur privé et la population ont eux aussi un rôle à jouer", estime le dirigeant dans le communiqué.
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