Les élections législatives de décembre 2016 ont servi de point de départ à ces vastes manifestations à travers tout le pays. Suite aux élections, le Parti social-démocrate a obtenu la majorité des suffrages et Sorin Grindeanu a été investi au poste de premier ministre.
Le Parti social-démocrate faisait ainsi son retour au pouvoir après la démission de son gouvernement en 2015 suite au terrible incendie dans une boîte de nuit qui a emporté la vie de 58 personnes. Un drame qui avait fait le jeu du Parti national libéral, propulsé au pouvoir mais qui a perdu en raison d`une mauvaise gestion de la coordination avec la bureaucratie européenne.
Pourtant, malgré la victoire des sociaux-démocrates, un grand nombre de Roumains ont trouvé des raisons pour manifester.
En premier lieu, ils n`ont pas apprécié une des toutes premières décisions du nouveau gouvernement qui a gracié des condamnés, y compris ceux incarcérés pour corruption, une décision rendue nécessaire, selon le ministre de la Justice par… le surpeuplement des prisons.
Parmi ceux qui ont été graciés, il y a l`ex-leader du Parti social-démocrate Liviu Dragnea, condamné pour avoir versé des pots-de-vin, et le magnat des médias Dan Diaconescu, condamné pour extorsion et blanchiment d`argent.
Les manifestants ont été soutenus par le président du pays Klaus Iohannis et le leader du Parti national libéral, ce que Sorin Grindeanu n`a pas tardé à qualifier de « tentative de coup d`État ». Compte tenu du fait que le président de la Roumanie est le commandant en chef du pays et incarne « l`unité de la nation », M. Iohannis a quelque peu outrepassé ses droits et prérogatives.
Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne a également soutenu les protestataires, déclarant qu`« il fallait renforcer la lutte contre la corruption ».
Pourtant, le retrait des militants du Parti social-démocrate fut bien la chose la plus frappante. Parmi eux, Florin Jianu, le ministre de l`Entreprenariat. Il a écrit sur sa page Facebook :
« Je ne veux pas raconter à mon enfant que j`ai été lâche et que j`ai soutenu quelque chose en quoi je ne croyais pas ».
Même si dimanche, le gouvernement roumain a pris la décision d`annuler les grâces, les Roumains sont toujours dans la rue et exigent la démission du gouvernement et l`organisation de nouvelles élections législatives. Au sein du parti élu, on est certain qu`il s`agit d`un prétexte pour s`emparer du pouvoir.
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