L’astrophysicien Stephen Hawking, connu notamment pour ses travaux sur les trous noirs, n’en a pas moins les pieds sur Terre. Il n’hésite d’ailleurs pas à alerter régulièrement sur l’état, déplorable selon lui, de la planète. Et sur les dangers qui guettent ses habitants. Dans une récente interview au Times, il plaide pour une solution passant par l’établissement « d’une sorte de gouvernement mondial », en vue notamment de contrôler le développement de l'intelligence artificielle, qu'il qualifie de « plus grand évènement de l'histoire de notre civilisation ».
Lanceur d’alerte sur la fin de l’humanité
Le développement rapide de l’IA inquiète le scientifique depuis un moment. S'il n'est pas opposé par principe aux travaux de recherche sur ce sujet, il affirmait déjà à la BBC, fin 2014, que l'intelligence artificielle pourrait bien préfigurer l'apocalypse : « Les formes primitives d'intelligence artificielle que nous avons se sont montrées très utiles. Mais je pense que le développement d'une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à l'humanité. »
Une fin du monde dont Stephen Hawking pense qu'elle pourrait survenir d'ici un millier d'années : « Je ne pense pas que nous survivrons 1 000 ans de plus si nous ne nous échappons pas de notre fragile planète », affirmait-il, fin 2016, lors d’un débat organisé à Oxford.
Parfois, les mises en garde de l’astrophysicien se font plus précises. En juillet 2015, il réclamait, en compagnie d’un millier de signataires - dont le patron de Tesla, Elon Musk - l’interdiction des « robots tueurs », ces armes capables de « sélectionner et de combattre des cibles sans intervention humaine ».
Colonisation spatiale, gouvernement mondial : quel plan B ?
La solution, pour l’humanité, est à portée de fusées : l’astrophysicien plaide pour une conquête rapide de l’espace. En 2010, il estimait dans une interview au site Big Think que l’humanité devait commencer à coloniser d’autres mondes dans les 200 ans à venir : « Nous devons continuer à explorer l’espace pour le futur de l’humanité ». En 2014, au cours d’un conférence intitulée Live from Space, il se faisait plus précis : les humains devraient commencer à coloniser la Lune d'ici à 50 ans, pour se préparer à coloniser ensuite Mars.
Mais Stephen Hawking ne se contente pas de viser la Lune. Il met aussi en garde ses contemporains sur des sujets plus terre à terre. En juillet 2016, il avait par exemple pris la plume dans le Guardian contre le Brexit, dénonçant l’individualisme et l’isolationnisme. Proche du Labour (la gauche britannique), il en appelait à un partage des richesses plus juste : « Nous devons réformer l’économie pour permettre à plus d’individus de partager la prospérité de notre pays. »
« Nous devons identifier plus rapidement les menaces, et agir avant qu’elles ne deviennent hors de contrôle. Cela pourrait passer par une forme de gouvernement mondial. Mais il pourrait devenir une tyrannie »
Le Brexit est passé par là, mais l'astrophysicien garde espoir. Dans son entretien accordé au début du mois au Times, il estime que le véritable enjeu est de contrôler notre agressivité, « bien ancrée dans nos gènes du fait de l’évolution darwinienne » : « Nous devons identifier plus rapidement les menaces, et agir avant qu’elles ne deviennent hors de contrôle. Cela pourrait passer par une forme de gouvernement mondial. Mais il pourrait devenir une tyrannie. »
Malgré des prédictions toujours aussi peu réconfortantes, Stephen Hawking se définit toujours comme optimiste, et garde espoir : « Tout ça sonne un peu apocalyptique mais je suis un optimiste. Je pense que l’humanité va être à la hauteur de ces enjeux ».
Source: Usbek & Rica
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