La Tchétchénie accusée de kidnapper et d'exécuter des homosexuels

  05 Avril 2017    Lu: 865
La Tchétchénie accusée de kidnapper et d'exécuter des homosexuels
Accusées par un journal d'opposition russe d'avoir détenu plus de 100 personnes en raison de leur orientation sexuelle supposée, les autorités tchétchènes crient au mensonge et vont même jusqu'à nier l'existence de l'homosexualité dans leur pays.

"Vous ne pouvez pas arrêter ou réprimer des gens qui n'existent pas dans votre pays". Telle est la ligne de défense des autorités tchétchènes soupçonnées d'avoir détenu 100 personnes en raison de leur homosexualité supposée, dont trois auraient été assassinées. "Si de telles personnes existaient en Tchétchénie, les forces de l'ordre n'auraient même pas à s'en inquiéter puisque leurs proches les enverraient d'eux-mêmes dans des endroits d'où personne ne revient", a ajouté le porte-parole du leader tchétchène Ramzan Kadyrov.

Ces propos font suite aux accusations du journal russe d'opposition Novaïa Gazeta qui a relaté la disparition d'une centaine d'hommes âgés de 16 à 50 ans en raison de leur orientation sexuelle, réelle ou supposée. Une information qui aurait été certifiée par plusieurs sources au sein du ministère de l’Intérieur, de l’administration présidentielle, du bureau du procureur et de certaines associations LGBT locales, assure l'auteur de l'article.

Pas de preuves formelles mais de fortes suspicions

Le réseau LGBT russe a publié un communiqué lundi se déclarant "très choqué et préoccupé" par ces kidnappings et ces exécutions, et s'est dit "outré par la réaction des officiels de la République tchétchène, qui justifient ces assassinats". L'association a affirmé avoir tenté de contacter les victimes et se tient prête à les aider à fuir la région.

Une experte de la Russie au sein de l'International Crisis Group, une ONG oeuvrant pour la prévention des conflits, a confirmé au quotidien britannique The Guardian qu'elle avait été prévenue de cette centaine de disparitions. Elle a toutefois mis en garde contre le manque de preuves tangibles, même si "le nombre croissant de signalements pousse à croire que ces détentions et cette violence existent réellement".

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