Samsung: le parquet sud-coréen charge le patron au début du procès

  07 Avril 2017    Lu: 1896
Samsung: le parquet sud-coréen charge le patron au début du procès
L'héritier de Samsung a été accusé vendredi, à l'ouverture de son procès à Séoul, d'avoir détourné l'argent du conglomérat et joué un rôle clé dans le scandale de corruption qui a précipité la destitution de l'ex-présidente Park Geun Hye.
Lee Jae-Yong, vice-président de Samsung Electronics, le navire-amiral du groupe, est arrivé menottes aux poignets dans la salle d'audience du tribunal du district central de la capitale.


Le fils du président du mastodonte sud-coréen et petit-fils de son fondateur a été placé en détention provisoire le 17 février puis inculpé "pour corruption, abus de biens sociaux, dissimulation d'actifs à l'étranger et parjure".
M. Lee, 48 ans, est notamment accusé d'avoir versé près de 40 millions de dollars de pots-de-vin aux fondations contrôlées par Choi Soon-Sil -la confidente de l'ombre de l'ex-présidente- en contrepartie de faveurs politiques.
Quatre autres cadres de Samsung sont également inculpés.

Il s'agit d'une "affaire caractéristique des relations malsaines entre les milieux politiques et les milieux d'affaires", a estimé dans son propos liminaire le procureur spécial Park Young-Soo.

"Pour fournir des pots-de-vin, Lee Jae-Yong a détourné l'argent de son entreprise, illégalement transféré à l'étranger des actifs, dissimulé des revenus perçus illégalement et commis un parjure devant le parlement", a-t-il poursuivi.
Comme ils l'avaient fait début mars lors d'une audience préliminaire, les avocats de la défense ont catégoriquement nié ces accusations, pointant la faiblesse des éléments de preuves rassemblés par le ministère public.

Le premier conglomérat sud-coréen, qui pèse un cinquième du Produit intérieur brut, a toujours soutenu que les paiements effectués aux fondations de Mme Choi, bien que faits sous la contrainte de celle qui a été surnommée "Raspoutine", avaient été de réelles contributions caritatives et en aucun cas des pots-de-vins en échange de faveurs.
"L'affaire Choi a laissé une profonde cicatrice mais elle offre aussi une occasion de rétablir l'Etat de droit", a encore déclaré le procureur.

Le scandale est centré sur Mme Choi, l'amie de 40 ans de Mme Park, accusée de s'être servie de son influence pour soutirer près de 70 millions de dollars à diverses entreprises et se mêler des affaires de l'Etat.

Mme Park, dont la destitution a été confirmée début mars, a été placée la semaine dernière en détention provisoire dans le cadre de ce vaste scandale de trafic d'influence.

Samsung serait le conglomérat qui s'est montré le plus généreux envers les fondations douteuses de Mme Choi. Il lui aurait également versé des millions d'euros, sous couvert de financer en Allemagne les entraînements sportifs de cavaliers sud-coréens, parmi lesquels la fille de Mme Choi.

En contrepartie de ses largesses, Samsung aurait reçu le feu vert du gouvernement à la fusion controversée de deux de ses unités, Cheil Industries et C&T, en 2015.

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