Une thérapie bloque le cancer agressif du poumon pendant deux ans

  06 Juin 2017    Lu: 1192
Une thérapie bloque le cancer agressif du poumon pendant deux ans
Une nouvelle thérapie ciblée arrête pendant plus de deux ans la progression d'une forme agressive du cancer du poumon, soit près de trois fois plus longtemps que le traitement de référence actuel, selon les résultats d'un essai clinique publiés lundi.

L'Alecensa (alectinib), des laboratoires helvétiques Roche, a ainsi bloqué 15 mois de plus la prolifération de ce cancer pulmonaire non à petites cellules (CPNPC) avec la mutation génétique ALK, que le Xalkori (crizotinib) du concurrent américain Pfizer, montrent les données de cette étude menée avec 303 patients.

"Personne n'aurait imaginé possible de retarder aussi longtemps la progression d'un cancer avancé du poumon puisque pour la plupart des thérapies ciblées pour les tumeurs pulmonaires on obtient un arrêt de la progression de la tumeur autour de douze mois", a expliqué la Dr Alice Shaw, directrice du service de cancérologie thoracique au Massachusetts General Hospital à Boston.

Elle a mené cet essai clinique de phase 3 dont elle a présenté les résultats à la conférence annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO), le plus grand colloque mondial sur le cancer qui se tient à Chicago depuis vendredi.

Ces deux molécules, l'Alecensa et le Xalkori, ciblent la mutation du gène ALK, qui affecte 5% environ de toutes personnes atteintes d'un cancer du poumon CPNPC et dope la prolifération des cellules cancéreuses.

140.000 cas dans le monde chaque année

Quelque 12.500 cas sont diagnostiqués annuellement aux Etats-Unis et 140.000 dans le monde, selon l'ASCO.

"Le fait que cette thérapie ciblée de deuxième génération arrête la progression d'un cancer avancé du poumon pendant plus de deux ans tout en empêchant des métastases dans le cerveau, est un résultat remarquable contre cette maladie difficile", a jugé le Dr John Heymach, professeur de médecine au service de cancérologie de la tête et du cou au Centre Anderson du cancer à l'Université du Texas, qui n'a pas participé à l'étude clinique.

"Grâce à cette avancée nous sommes sur la voie d'aider ces malades à vivre plus longtemps et mieux", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse lundi.

L'Alecensa est pour le moment autorisé seulement pour les malades atteints de ce cancer du poumon ALK-positif dont l'état s'est aggravé malgré un traitement avec le Xalkori, la thérapie initiale de choix actuelle.

Ce dernier essai clinique a ainsi montré que l'Alecensa réduisait le risque de progression ou de décès de 53% par rapport au Xalkori puisque les malade vivent 25,7 mois (valeur médiane) après le diagnostic, contre 10,4 mois avec le Xalkori.

Ces chercheurs ont également constaté qu'il y avait nettement moins de métastases du cerveau avec l'Alecensa (9% des patients) qu'avec le Xalkori (41% des malades).

Des effets secondaires sévères (fatigue, constipation et douleurs musculaires) ont été constatés chez 41% des participants de l'étude traités avec de l'Alecensa, contre 50% dans le groupe du Xalkori.

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