Davutoglu: «Nous sommes prêts à rencontrer les Russes»
Davutoglu s’est adressé aux parlementaires de son parti, mardi, lors de la réunion de groupe à l’assemblée nationale de Turquie.
«Notre intervention ne visait aucun pays en particulier», a-t-il dit.
"Ce que la Russie doit comprendre, c`est qu`au delà de la frontière avec la Syrie, ce sont nos frères qui vivent là-bas, et c`est notre devoir de les protéger. Toutes les dispositions que nous prenons visent à protéger nos frontières et à venir en aide aux civils en Syrie", a-t-il précisé.
"Nous sommes prêts à rencontrer les Russes et à discuter de tous les sujets, mais nous n`accepterons jamais que l`on nous dicte quoi que ce soit", a-t-il ajouté.
Davutoglu s`est également longuement exprimé sur la question des relations avec l`Union européenne.
Il a annoncé que le gouvernement est déterminé à accélérer le processus d`intégration de la Turquie à l’Union Européenne (UE).
«Nous allons entreprendre des réformes profondes pour atteindre les normes et les standards européens et internationaux, en particulier dans le domaine du droit et de la justice», a-t-il dit.
«Depuis 2004, année du début des négociations pour notre adhésion à l’UE, nous n’avions pas eu l’occasion de nous retrouver autour d’un sommet Turquie-UE. Je suis satisfait de constater enfin que nos amis dirigeants européens aient compris l’importance de ce type de rencontres pour relancer le processus», a-t-il expliqué.
Davutoglu a rappelé que l’adhésion de la Turquie à l’Union est une des priorités du gouvernement.
«Nous allons suivre à la lettre notre plan d’action national pour l`intégration à l’UE», a-t-il affirmé.
«Comme décidé lors du sommet, j’espère qu’en 2016 au plus tard, les citoyens turcs pourront voyager librement sans visas en Europe», a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre turc a estimé que dorénavant les relations avec l’UE et le processus d’adhésion vont se renforcer et s’accélérer, ajoutant que deux sommets par an sont envisagés entre la Turquie et les pays membres.
Davutoglu s’est, en outre, félicité de la décision des dirigeants de l’UE d’octroyer à son pays une aide financière de 3 milliards d’euros pour l’accueil des réfugiés syriens, affirmant que c’est le résultat du long travail de sensibilisation de la Turquie à cette grave crise humanitaire.
Le chef du gouvernement est également revenu sur la polémique autour de la présence de soldats turcs en Irak.
«Nos soldats forment les combattants arabes, kurdes et turkmènes qui affrontent Daech à Bachika près de Mossoul depuis près de deux ans, nous avons seulement augmenté le nombre de nos soldats, a-t-il expliqué. Nous n’avons pas de vues sur les territoires d’un autre pays. Nous voulons la paix dans cette région, c’est pourquoi il faut se débarrasser des organisations terroristes comme Daech et le PKK.»
Dans le même ordre d`idées, Ahmet Davutoglu s’est exprimé sur la question de la lutte contre le terrorisme, et en particulier contre le PKK en Turquie.
Il a sévèrement dénoncé les attaques du PKK dans les villes du sud-est du pays, creusant des tranchées, construisant des barricades et détruisant les sites et les monuments historiques de ces villes, comme la Mosquée Fatih, vieille de 500 ans à Diyarbakir.
«Ces tranchées et ces barricades ont pour seul but de tuer nos soldats et nos policiers», a-t-il lancé.