L'idée d'abroger la loi avait reçu l'aval du conseil municipal le 31 octobre. Le maire démocrate Bill de Blasio, fraîchement réélu le 7 novembre, l'a concrétisée en abrogeant lundi soir cette loi datant de 1926.
"Nous sommes en 2017, et cette loi n'avait plus de sens. La vie nocturne fait partie du brassage des cultures nex-yorkais", a déclaré le maire, cité dans un communiqué. "Nous voulons être une ville où les gens travaillent dur, et où ils puissent profiter de l'animation nocturne sans une obscure interdiction de danser", a-t-il ajouté.
La "loi des cabarets" de 1926 imposait jusqu'ici aux lieux fermés de détenir une licence spéciale, quasi-impossible à obtenir, pour permettre à leur clientèle de danser. Les établissements ne détenant pas ce permis s'exposaient à une amende et à une perte de leur licence de vente d'alcool, synonyme de faillite pour la plupart. Du coup, moins de 100 des plus de 22.000 bars, restaurants et discothèques de cette métropole qui se veut la "ville qui ne dort jamais"- détenaient un tel permis.
L'élu municipal de Brooklyn Rafael Espinal, 27 ans, qui avait milité pour l'abrogation de la loi, s'est félicité du changement. "Artistes, musiciens, entrepreneurs, travailleurs et tous les New Yorkais qui aiment se détendre n'auront plus à craindre que la +police de la danse+ ferment leurs lieux préférés", a-t-il déclaré.
Officiellement, au moment de son adoption pendant les années de la Prohibition, la loi devait était censée limiter la consommation illégale d'alcool. Mais ses détracteurs dénonçaient un rôle de censure depuis des décennies.
Utilisée jusqu'aux années 50 pour fermer les bars de jazz de Harlem, pour éviter que Blancs et Noirs ne s'y mélangent, la loi avait servi dans les années 70 et 80 à fermer des établissements fréquentés par la communauté gay, puis, dans les années 1990, par la mairie du conservateur Rudy Giuliani pour garder la main sur l'effervescence nocturne d'une ville qu'il avait promis de "nettoyer".
La loi se contentera désormais d'exiger des bars qu'ils soient équipés de caméras de surveillance et, lorsqu'ils emploient du personnel de sécurité, qu'il soit enregistré officiellement par l'établissement.
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