Une source judiciaire et sécuritaire libanaise haut placée a affirmé à RFI qu’aucun site sensible n’a été la cible d’une cyber-attaque d’envergure d’origine iranienne pendant la période citée par Le Figaro, c’est-à-dire depuis début novembre. En revanche, cette source, qui a requis l’anonymat, croit savoir qu’une récente attaque informatique iranienne aurait visé plusieurs agences de renseignement et des systèmes des télécommunications israéliens. Les dégâts seraient importants.
En avril 2017, déjà, le Shin Bet, avait annoncé qu’une attaque lancée par une organisation officielle appartenant à un Etat étranger avait visé quelque 120 organisations, ministères, institutions publiques et privées ainsi que des particuliers en Israël. Il s’agit d’une véritable guerre silencieuse que se livrent l’Etat hébreu et l’Iran sur la Toile.
Partage d’informations entre hackers et autorités libanaises
Toujours selon notre source, les pirates auraient cette fois eu accès à de précieuses données lors de leur attaque contre Israël, dont une partie communiquée à des services de sécurité libanais. Ce sont ces informations qui auraient permis l’arrestation, le 23 novembre, du célèbre dramaturge libanais Ziad Itani, accusé de collaboration avec Israël. La loi libanaise prévoit des peines de prison pour «connivence avec l’ennemi» pour toute personne entrant en contact avec des agents israéliens.
Ziad Itani a avoué avoir été recruté via Facebook par une femme se déclarant suédoise, qui lui aurait dit travailler pour le compte d’une agence israélienne de renseignement. L’acteur aurait été chargé de surveiller plusieurs personnalités politiques, dont le ministre de l’Intérieur Nouhad Machnouk et un ancien ministre de la Défense, Abdel Rahim Mrad.
La source a confié à RFI que les informations transmises au Liban sont actuellement examinées par les services compétents. Elle n’exclut pas l’arrestation d’autres suspects pour connivence avec Israël.
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