"La tenue immédiate d'élections présidentielle et législatives libres - bien entendu sans mise en scène du Conseil des Gardiens ni interférence des organes militaires ou sécuritaires, de sorte que le peuple ait la liberté de choisir - est une nécessité urgente", écrit M. Ahmadinejad dans cette lettre publiée sur le site Dolat-e Bahar ("Gouvernement du Printemps" en persan).
Le Conseil des Gardiens est un organe de contrôle de la République islamique chargé de l'organisation de la plupart des élections, et à ce titre de la validation des candidatures.
Dans son adresse au numéro un iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, M. Ahmadinejad ne mentionne pas directement les troubles qui ont agité l'Iran autour du Nouvel An, et dans lesquels 25 personnes au moins ont été tuées lors de manifestations non autorisées contre le pouvoir, les difficultés économiques et la corruption.
Il rebondit en revanche sur un discours prononcé dimanche par M. Khamenei et dans lequel celui-ci a concédé que s'"il y a eu des progrès dans de nombreux domaines" en Iran depuis la révolution islamique de 1979, le pays reste "à la traîne" dans celui de la justice.
"Ces remarques claires du guide peuvent naturellement être comprises" comme un plaidoyer en faveur de "mesures de réforme du pays urgentes et concrètes en vue de satisfaire les exigences du peuple", écrit l'ancien président, au pouvoir de 2005 à 2013.
Disant vouloir apporter sa contribution, M. Ahmadinejad, qui multiplie depuis quelques mois les saillies virulentes contre le pouvoir, et notamment l'Autorité judiciaire, avance quelques "suggestions".
Outre la tenue d'"élections libres", l'ancien président demande la révocation du chef de l'Autorité judiciaire (l'ayatollah Seyyed Larijani, nommé par le guide), au motif que la "mauvaise gestion" de l'Autorité judiciaire et les "injustices commises" par ses dirigeants sont selon lui "l'une des principales cause du mécontentement populaire".
Il propose aussi la libération de toutes les personnes arrêtées ou condamnées pour avoir critiqué le pouvoir et l'arrêt des poursuites les visant.
Ultraconservateur et populiste, M. Ahmadinejad a été réélu en 2009 à l'issue d'un scrutin controversé.
Des dizaines de personnes ont été tuées et des milliers arrêtées lors de la répression du mouvement de contestation post-électorale animé par Mehdi Karoubi et Mir Hossein Moussavi, deux candidats malheureux ayant dénoncé des fraudes massives, et aujourd'hui assignés à résidence.
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