Soudain, à la 80e minute, les supporters de Séville présents à Old Trafford ont entonné une étonnante Marseillaise, avec des paroles en espagnol. On imagine qu'elles célébraient leur héros du soir : Wissam Ben Yedder. Il était en jeu un peu plus tôt, à la 72e, alors que le score affichait 0-0 entre Manchester United et les Espagnols, comme à l'aller. Au bout d'une minute et vingt-sept secondes, pour son premier ballon, Ben Yedder, bien lancé par Sarabia, ouvrait le score d'une frappe précise du droit, après avoir éliminé Bailly (0-1). L'ancien Toulousain était à peine redescendu de son nuage que, six minutes plus tard, il marquait de nouveau, mais de la tête cette fois, sur corner, profitant d'une claquette ratée de De Gea.
Ce doublé fabuleux, inédit pour un joueur français face à United en Coupe d'Europe, met en pleine lumière cet attaquant de 27 ans, pas toujours titulaire dans son club, mais qui réalise une saison de haute volée en Ligue des champions, avec déjà huit buts inscrits. Et surtout il a offert une qualification inattendue à Séville, qui s'est finalement imposé (2-1), Lukaku réduisant le score en fin de rencontre par le biais d'une reprise à bout portant (84e). Au final, le résultat est est logique car Manchester United a longtemps donné l'impression d'évoluer à l'extérieur, en affichant la volonté de laisser venir son adversaire.
Offensivement, avant un réveil en fin de rencontre suite au doublé de Ben Yedder, les Red Devils semblaient atones, pénalisés par la méforme de Sanchez (invisible ce soir) et par des positionnements étranges, à l'image de Rashford sur l'aile droite (alors qu'il est plus performant à gauche), et de Fellaini, qui s'est installé très haut sur le terrain, laissant un vide abyssal au milieu de terrain.
En face, les Sévillans, sans complexes, dominaient les débats, portés par la remarquable complémentarité du duo formé par Banega (tout en technique) et Nzonzi (tout en mouvement). Mais les hommes de Montella péchaient dans la finition, accumulant un nombre insensé de frappes non cadrées, signées tour à tour par Muriel (14e, 28e, 57e), Vazquez (16e), Banega (35e) et Nzonzi (45e), Correa (53e)... C'était jusqu'à ce que Ben Yedder entre en scène. (L'Equipe)
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