Trop d'écrans et pas assez de régularité : les jeunes manquent de sommeil

  15 Mars 2018    Lu: 1164
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Les jeunes manquent de sommeil, surtout ceux qui se connectent aux réseaux sociaux avant de dormir et décalent fortement leurs horaires entre semaine et week-end, prévient l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) mardi 13 mars 2018. 

Ce sondage OpinionWay a été réalisé en ligne auprès d'un échantillon de 1014 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 à 24 ans, du 13 au 28 décembre 2017. Les résultats sont publiés avant la Journée du sommeil qui aura lieu vendredi 16 mars 2018.

Le problème d'utilisation des écrans au coucher
"Les jeunes manquent de sommeil et le savent", conclut l'étude. Ainsi, parmi ceux qui étudient ou ont une activité professionnelle, 88% pensent manquer de sommeil en semaine ou le week-end, et 36% se disent somnolents pendant la journée. La dette de sommeil (différentiel entre la durée du sommeil en semaine et le weekend) peut en effet atteindre 2h par nuit chez les jeunes interrogés. En moyenne, les jeunes de 15 à 24 ans s'endorment à 23h20 la semaine et à 00h49 le week-end, pour se réveiller à 07h02 et 09h43 respectivement, selon un sondage publié par l'INSV. "Ce décalage des horaires de sommeil est délétère pour leurs résultats scolaires et plus globalement pour le développement morphologique de leur cerveau", souligne l'INSV dans un communiqué. Or "le sommeil joue un rôle clé dans l'équilibre physique et psychique". "Près de quatre jeunes sur dix dorment moins de sept heures par nuit en semaine alors que la recommandation dans cette tranche d'âge est de huit heures", s'inquiète le docteur Joëlle Adrien, présidente de l'INSV, en se basant sur une étude américaine de 2014.

ÉCRANS. Principaux accusés, sans surprise : les écrans. Une fois au lit, au lieu de dormir, 83% des jeunes s'y collent (réseaux sociaux, internet, vidéos, jeux...). En moyenne, ils y restent plus d'une heure (plus d'une heure trente le week-end) avant extinction des feux. Avec un double effet négatif sur l'endormissement : une excitation et une exposition à la lumière des écrans. Elle est appelée "lumière bleue" car elle contient une composante de cette couleur, que l'horloge biologique assimile au jour, donc à l'éveil.

Des solutions inadaptées
"Ceux qui se sentent en manque de sommeil ont surtout recours à des excitants : caféine, nicotine et substances diverses, dont l’usage répété constitue un facteur aggravant", commente l'INVS dans un communiqué. Ceux qui croient compenser par des grasses matinées se leurrent également : "ce sommeil du matin n'est pas de bonne qualité". Idem pour les longues siestes d'une à deux heures, dont un jeune sur cinq se dit adepte. Celles dépassant 30 minutes déséquilibrent encore plus l'alternance éveil/sommeil. De plus, si 1 jeune sur 5 considère que l’activité physique est un bon moyen de lutter contre le manque de sommeil, en réalité plus d'un tiers des jeunes ne pratique aucune activité physique régulière, (notamment les lycéens, étudiants, apprentis, en emploi) qui y consacrent souvent moins d'une heure par semaine. "Il est important de réaliser qu’une privation de sommeil joue sur la qualité de vie, influence l’équilibre métabolique et peut mener au surpoids, voire à l’obésité. Attention au cercle vicieux : moins on bouge, plus on mange et moins on dort, plus on est fatigué...", souligne le Pr Davenne, Directeur du laboratoire Comète Université de Caen, dans le communiqué de l'INVS.

Les solutions pour que les jeunes dorment mieux ? Un couvre-feu numérique (une heure au moins avant de se coucher), des horaires de coucher et lever réguliers, la même heure de coucher le week-end et ne pas trop décaler l'heure du lever, pas d'excitants (caféine, nicotine), et 30 minutes d'activité physique tous les jours, voire plus les jours de repos.


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