Pakistan: la police sur la piste d`un réseau de soutien à l`EI animé par des femmes

  21 Décembre 2015    Lu: 1124
Pakistan: la police sur la piste d`un réseau de soutien à l`EI animé par des femmes
La police de la mégapole pakistanaise Karachi a indiqué lundi qu`elle cherchait à démanteler un réseau de femmes aisées qui collectent des fonds au profit de l`organisation de l`Etat islamique, signe de son attrait grandissant au sein de la classe moyenne pakistanaise.
La police de la ville portuaire s`est mise en chasse sur la base de révélations faites par un homme soupçonné d`avoir financé la première attaque revendiquée par l`EI au Pakistan: le massacre en mai à Karachi de 44 musulmans ismaéliens, un courant minoritaire de l`islam chiite, considéré comme hérétique par les combattants de l`EI.

Selon Raja Umar Khattab, chef de l`anti-terrorisme de la province du Sindh, dont Karachi est la capitale, le suspect, arrêté la semaine dernière, a avoué que sa femme avait fondé une organisation religieuse baptisée «Al Zikra Academy».

«Cette académie ne dispose d`aucune structure, ni de locaux», a dit M. Khattab à l`AFP.
«Un groupe de 20 femmes, toutes issues de familles aisées, distribuent des clefs USB sur lesquelles se trouvent des vidéos de l`EI et elles font la promotion d`organisations terroristes», a-t-il ajouté, précisant que le réseau collecte aussi des fonds au nom de la charité islamique. L`argent était ensuite remis au suspect qui a révélé l`existence du réseau.

La femme et la belle-mère du cerveau présumé de l`attentat du mois de mai, Saad Aziz, arrêté juste après l`attaque, «faisaient aussi partie de ce réseau», a encore expliqué M. Khattab.

La bataille que le Pakistan livre contre l`insurrection islamiste depuis plus de dix ans a causé la mort de dizaines de milliers de civils.

Les principaux ennemis des forces de sécurité sont Al-Qaïda, les talibans pakistanais et leurs affiliés, mais l`EI semble compter des sympathisants au sein des classes éduquées plus attirées par la perspective d`un «jihad» mondial qu`une lutte qu`elles considèrent trop locale.

Islamabad nie que l`EI représente une forte menace au Pakistan, mais le chef de la police du Sindh a admis en octobre devant une commission parlementaire que l`organisation jihadiste était bel et bien responsable de l`attentat contre la communauté ismaélienne en mai.

En outre, Tashfeen Malik, la femme qui a tué avec son mari Syed Farook 14 personnes en Californie au début du mois, a fréquenté l`une des écoles coraniques les plus connues du Pakistan.

Le couple a été tué après avoir perpétré une tuerie saluée par l`EI, qui a qualifié Tashfeen et son époux de «soldats du califat».

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