Samsung soupçonné d'avoir fait pression sur les Jeux d'hiver

  10 Avril 2018    Lu: 1363
Samsung soupçonné d

L'inculpation lundi de Lee Myung-bak, le président de la Corée du Sud entre 2008 et 2013, s'accompagne dans le rapport de la justice sud-coréenne de soupçons de corruption dans l'attribution des JO d'hiver 2018 à Pyeongchang.

L'édition s'est achevée il y a moins de deux mois, mais selon le site du groupe audiovisuel privé sud-coréen SBS, Seoul Broadcasting Système, cité par plusieurs médias spécialistes des affaires olympiques, l'enquête sur l'ancien président sud-coréen a permis de révéler une liste de 27 membres du CIO qui auraient accepté de voter en faveur de Pyeongchang en échange de contrats de marketing ou d'accords de partenariat avec le géant électronique Samsung, l'un des partenaires privilégiés du programme TOP du Comité International Olympique.

Lee Myung-bak a été inculpé lundi pour corruption, abus de pouvoir, détournements de fonds et évasion fiscale.

La manoeuvre aurait été organisée pour permettre à Pyongchang d'être élue hôte des JO d'hiver 2018 lors de la 123e session du CIO à Durban, en Afrique du Sud, en 2011. La ville sud-coréenne l'avait emporté au premier tour avec 63 voix pour 25 à Munich et 7 à Annecy. C'était la 3e fois que Pyeongchang tentait le coup après des échecs pour obtenir les JO d'hiver de 2010 (attribués à Vancouver) et 2014 (Sotchi).

Après avoir obtenu copie de 137 mails, certains entre des responsables de Samsung et Papa Massata Diack, la chaîne sud-coréenne détaille, sans en révéler les noms, que 12 des 27 membres du CIO seraient originaire d'Afrique. Certains devaient donner leur voix à Pyeongchang, d'autres à Annecy au premier tour avant de reporter leur suffrage ensuite sur Pyeongchang au 2e tour si nécessaire.

Samsung rejette ces accusations
Aux manettes, Lee Kun-hee, alors PDG de Samsung, et Papa Massata Diack, le fils de Lamine Diack, l'ex président de l'IAAF, la fédération internationale d'athlétisme, deux hommes déjà impliqués dans des affaires de corruption. Accusé en 2008 puis gracié précisément par le président sud-coréen, Lee Kun-hee avait démissionné, retrouvant son poste deux ans plus tard à la tête de Samsung. Il était encore membre du CIO jusqu'en septembre 2017 démissionnant pour raisons de santé. Il avait quitté la présidence de Samsung en 2014, son fils Jay, lui succédant de facto.

Papa Massata Diack est suspendu à vie par l'IAAF. Accusé de corruption, fraude et blanchiment, il a été placé par Interpol sur la liste des personnes les plus recherchées après un mandat d'arrêt émis par la France. Le Sénégalais est soupçonné d'avoir joué les intermédiaires dans deux campagnes olympiques, celle ayant conduit à la victoire de Rio de Janeiro pour les Jeux d'été en 2016 et celle ayant élu Tokyo pour les JO d'été 2020.

Samsung a rejeté mardi ces accusations. "Samsung n'a jamais mené aucune activité illégale de lobbying afin d'obtenir la victoire de Pyoengchang", a réagi le groupe d'électronique sud-coréen dans un communiqué. 


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