Macron fait son grand oral au Parlement de l'UE

  17 Avril 2018    Lu: 3652
Macron fait son grand oral au Parlement de l

Le président français s'adresse ce 17 avril pour la première fois aux députés européens réunis à Strasbourg pour tenter de les mobiliser autour de son ambition de «refonder l'Europe», qui est loin de susciter l'enthousiasme de Berlin à Budapest.

L'heure du grand oral européen est venue pour Emmanuel Macron qui s'adresse le 17 avril pour la première fois aux députés européens à Strasbourg afin de les mobiliser autour de son ambition de «refonder l'Europe». Mais, revers de fortune pour le locataire de l'Elysée, l'idée ne séduit pas certains partenaires de l'Union européenne, notamment en Allemagne et en Hongrie.

 

 

Selon une déclaration de l'Elysée reprise par l'AFP, Emmanuel Macron devait «[exprimer] l'urgence qu'il y a à agir dans un contexte difficile au sein de l'Union européenne mais aussi à l'extérieur».

Je ne céderai à aucune fascination pour les souverainetés autoritaires

Lors de son allocution, Emmanuel Macron a notamment estimé que la réponse appropriée à l'autoritarisme ne devrait pas être une démocratie autoritaire, mais l'autorité de la démocratie. Le président français a insisté à plusieurs reprises au cours de son intervention sur l'importance de maintenir un front uni dans une Europe souveraine, tout en précisant : «Je ne céderai à aucune fascination pour les souverainetés autoritaires.»

Un fond d'aide pour les réfugiés et une «Europe sociale»

Le président français a aussi proposé de «créer un programme européen» pour financer les collectivités locales accueillant des réfugiés, afin de dépasser «le débat empoisonné» sur les quotas de répartition au sein de l'Union européenne : «Je propose de créer un programme européen qui soutienne directement financièrement les collectivités locales qui accueillent et intègrent les réfugiés.»

Au cours de son panégyrique pour une Europe «protectrice et efficace», Emmanuel Macron a également abordé la question de la culture, de l'écologie et de «l'Europe sociale».

Son discours s'est alors orienté vers le budget. Le président a affirmé : «la France est prête à augmenter sa contribution» et a invité l'Union européenne à s'aligner sur des «critères de convergence en matière de politiques sociale et fiscale.» Et d'ajouter : «Je souhaite que nous parvenions à dépasser les clivages», tout en soulignant, revenant à ses racines : «J'appartiens à une génération qui n'a pas connu la guerre, [...] mais je viens aussi d'une terre et d'une famille qui a connu toutes les saignées du passé». Par opposition, il a ajouté : «Je ne veux pas faire partie d'une génération de somnambules.»

En ligne de mire : les finances européennes et une rencontre au sommet avec Merkel

L'insistance d'Emmanuel Macron sur le volet financier rappelle qu'au cœur du débat européen se situe aussi la volonté du président français de créer un ministère européen des Finances. Il rencontrera d'ailleurs Angela Merkel à Berlin le 19 avril pour évoquer l'avenir de la zone euro.

La chancelière allemande est chahutée par son propre parti conservateur (CDU) sur ce sujet. Ses partisans ont pris leurs distances avec les projets de réforme portés par le président français et ont émis des critiques sur l'idée de créer un budget propre à la zone euro pour aider les investissements. Annegret Kramp-Karrenbauer, numéro deux du mouvement chrétien-démocrate et réputée très proche d'Angela Merkel a ainsi dit à la presse tout le mal qu'elle pensait de cette initiative.

Selon une analyse du magazine Le Point, les soutiens de la chancelière «redoutent comme la peste une mutualisation de la dette.» 

Angela Merkel elle-même s'était pourtant prononcée pour un ministère européen des Finances en août 2017 alors qu'elle était en campagne en vue des élections fédérales. Lors de sa conférence de presse annuelle, le 29 août, elle avait ainsi plaidé pour la création d’un ministre européen de l’Économie et des Finances. (RT)


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