Poutine reçoit le Premier ministre indien pour parler nucléaire

  24 Décembre 2015    Lu: 822
Poutine reçoit le Premier ministre indien pour parler nucléaire
Le président russe Vladimir Poutine reçoit jeudi le Premier ministre indien Narendra Modi pour une visite au cours de laquelle la Russie espère faire des progrès dans la vente de son système de défense antiaérien dernier cri, le S-400.
Cette visite intervient un an après un voyage de M. Poutine en Inde, au cours de laquelle il avait reçu un précieux soutien économique et diplomatique au moment où il était montré du doigt par les Occidentaux sur fond de crise ukrainienne.

Narendra Modi est arrivé mercredi soir dans la capitale russe, où il a été reçu pour un dîner informel fermé à la presse par Vladimir Poutine. La rencontre officielle entre les deux chefs d`État doit avoir lieu dans la journée jeudi.

Sa visite est notamment destinée à renforcer le «partenariat stratégique privilégié» entre les deux pays, considérés comme des alliés proches depuis les années 1950 et qui collaborent déjà au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et de plusieurs autres organisations régionales.

«La Russie est une amie fidèle, qui a tissé plus qu`un partenariat politique avec l`Inde - une amitié indéfectible», a déclaré M. Modi dans une interview publiée mardi par l`agence russe TASS, vantant la «force» et la «détermination» du président russe.

«Nous voulons développer nos échanges commerciaux jusqu`à 30 milliards de dollars d`ici 2025. Nous voulons aussi porter nos investissements à 15 milliards de dollars de chaque côté», a-t-il précisé.

Le principal résultat concret du séjour de M. Modi devrait être la signature de contrats dans l`énergie et notamment un accord sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires de conception russe dans le Sud de l`Inde. Très dépendante de l`étranger pour son approvisionnement énergétique, New Delhi avait annoncé l`année dernière sa volonté de construire 10 nouveaux réacteurs nucléaires sur son sol en coopération avec la Russie.

Les S-400 `très séduisants`

Les deux pays sont toutefois en négociations sur un contrat éminemment plus stratégique: celui de la vente des système antiaériens russes dernier cri S-400. Une telle acquisition ferait de l`Inde le deuxième pays étranger doté de tels missiles après la Chine.

Les responsables indiens ont pourtant refusé avant la visite de M. Modi d`évoquer la signature d`un tel contrat, estimé à plusieurs milliards de dollars.

«Il y aura bien évidemment des discussions sur le sujet lors de la rencontre. Nous évitons généralement de spéculer sur les négociations ou sur leurs éventuels résultats», s`est contenté de répondre le secrétaire d`État aux Affaires étrangères S. Jaishankar, interrogé sur la vente des S-400.

Les médias du pays ont pourtant rapporté la semaine dernière que le ministère de la Défense indien avait donné son feu vert pour l`acquisition des systèmes anti-aériens russes.

La branche du ministère chargée des acquisitions d`armement, présidée par le ministre Manohar Parrikar, a décidé de l`achat de cinq systèmes, selon l`agence de presse Press Trust of India, qui s`appuie sur des responsables de la Défense. Selon ces sources, un tel achat «améliorera la capacité du pays à défendre son espace aérien».

«Le contrat final ne sera pas signé lors de la visite du Premier ministre indien en Russie», nuance toutefois l`expert militaire Dipankar Banerjee.

«Il nécessitera davantage de négociations pour déterminer par exemple la quantité à acheter, la fabrication, les transferts de technologie, les autorisations ou encore combien seront produit en Inde», souligne-t-il.

La Russie est le premier fournisseur historique d`équipement militaire de l`Inde, elle-même premier importateur mondial d`armement conventionnel. L`Inde cherche à développer ses propres capacités de production d`armement.

«Le pays est vulnérable face au Pakistan et à la Chine en terme d`attaques de missiles et de bombardements aériens. Les S-400 sont pour l`Inde un équipement très très séduisant, bien qu`il reste très onéreux», résume Dipankar Banerjee.

Selon le journal russe Kommersant, le montant total des contrats liés à l`industrie de la Défense qui doivent être signés entre les deux pays -- hélicoptères de combat, blindés ou modernisations d`avions -- pourrait se chiffrer à sept milliards de dollars.

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