Sous des tentes blanches installées devant la mairie de Mbandaka, ville de 1,2 million d'habitants, les premiers vaccins ont été administrés à une dizaine de soignants en présence du ministre congolais de la Santé le Dr Oly Ilunga.
Le directeur du programme élargi de vaccination (PEV) Guillaume Ngoie Mwamba, a été la première personne à recevoir ce vaccin sous les regards d'une foule de journalistes locaux et étrangers, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"8.500 doses de vaccin ont été effectivement réceptionnées" par la RDC, a affirmé à la presse M. Ngoie Mwamba, selon lequel "300.000 autres doses de vaccin sont disponibles", si besoin ultérieur.
A ce jour, les autorités ont signalé 49 cas de contamination confirmés ou suspects et s'attendent à "d'autres nouveaux cas", a dit le ministre Ilunga. Le nombre de personnes ciblées par cette première phase de vaccination est estimé à plus de 600.
Pour M. Ngoie, l'opération durera tant que des personnes dont les contacts prouvés avec des malades d'Ebola ou leurs contacts se signaleront aux autorités sanitaires.
"Ce vaccin vient pour bloquer l'évolution de la maladie" même si, "ce ne sera pas une vaccination de masse parce qu'elle cible d'abord le personnel de santé", a déclaré le ministre congolais de la santé.
Le deuxième cercle ciblé par la vaccination est constitué des contacts des malades, essentiellement les membres de leurs familles et des contacts des contacts", a-t-il ajouté.
- "Préserver l'anonymat" - -
Pour rassurer les vaccinés, le ministre Ilunga a fait l'éloge de ce vaccin encore au stade expérimental.
"Toutes les personnes qui ont reçu ce vaccin pendant la période d'incubation n'ont pas développé la maladie", a -t-il dit, faisant référence aux résultats obtenus pendant l'épidémie en Afrique de l'Ouest qui avait commencé en septembre 2013.
L'opération de vaccination ciblée se poursuivra à Bikoro (100 km de Mbandaka et 600 km de Kinshasa), épicentre de l'épidémie actuelle où déjà deux personnes ont été "guéries" de la maladie, selon les autorités et l'ONG Médecin sans frontières (MSF).
Quelques heures auparavant, deux équipes de vaccination du ministère de la Santé et de l'OMS se sont déployées sur le terrain pour vacciner des personnes préalablement identifiées.
A 5 km de Mbandaka, au quartier misérable de Bongondjo, dans une maison qui ressemble à une église en construction, deux tentes blanches ont été dressées, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Sous l'une des tentes, une dizaine de personnes assises ou débout, dont des enfants curieux, observent patiemment l'installation de l'équipe de l'OMS constituée de trois agents vêtus de combinaisons bleues, et dotés d'un petit frigidaire bleu "qui assure la chaine du froid" pour la conservation des vaccins, selon un agent.
Les journalistes ont ensuite été priés de se retirer afin de "préserver l'anonymat des personnes concernées" par la vaccination, a expliqué le personnel médical.
C'est la neuvième fois que la maladie à virus Ebola sévit sur le sol congolais depuis 1976. La dernière épidémie en RDC remonte à 2017. Rapidement circonscrite, elle avait fait officiellement quatre morts.
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