Le zéro a été inventé plusieurs fois. Tout d'abord par les Babyloniens pour montrer une absence dans l'écriture d'un nombre comme dans 102 où le zéro signifie l'absence de dizaines. On nomme ce zéro, le zéro de position. De façon indépendante, il a été réinventé par les Mayas, un peuple d'Amérique centrale.
Les Indiens ont réinventé le zéro de position vers le Ve siècle avant d'en faire un vrai nombre qu'on peut additionner et multiplier, comme les autres, au VIIe siècle. Cette invention indienne a été largement diffusée ensuite par les Arabes.
La tablette d’argile babylonienne nommée « Plimpton 322 » (car elle porte le numéro 322 dans la collection « G. A. Plimpton », a été découverte au XIXe siècle. © Domaine public
Le zéro, un nombre comme les autres
Nous devons l'apparition de zéro en tant que nombre au mathématicien indien Brahmagupta (598-668). Dans le Brahmasphutasiddhanta, ce qui signifie « l'ouverture de l'Univers », écrit entièrement en vers, il donne les règles régissant zéro, ainsi que les nombres positifs ou négatifs, en termes de dettes et de fortunes :
- Une dette moins zéro est une dette.
- Une fortune moins zéro est une fortune.
- Zéro moins zéro est zéro.
- Une dette soustraite de zéro est une fortune...
Il continue ainsi et chacun reconnaîtra dans ces lignes une version ancienne de la règle des signes, dont un extrait de La vie de Henry Brulard, le roman autobiographique de Stendhal (1783-1842) semble un écho humoristique : « Supposons que les quantités négatives sont des dettes d'un homme, comment en multipliant 10.000 francs de dette par 500 francs, cet homme aurait-il ou parviendra-t-il à avoir une fortune de 5.000.000, cinq millions ? ».
L'usage des termes mathématiques hors contexte peut donner des résultats amusants.
Source: Futura Sciences
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