Le biopic «Steve Jobs» clôture le Festival du Film de Londres

  19 Octobre 2015    Lu: 925
Le biopic «Steve Jobs» clôture le Festival du Film de Londres
Le film biographique «Steve Jobs», portrait en trois actes du créateur d’Apple réalisé par Danny Boyle et incarné par Michael Fassbender, a clos dimanche la 59e édition du Festival du Film de Londres, marqué cette année par «les femmes fortes».

Plus qu’un biopic, le second film sur Steve Jobs est avant tout l’interprétation de la biographie autorisée de Walter Isaacson par le scénariste à succès Aaron Sorkin, auteur des séries «A la Maison Blanche» et «The Newsroom» et oscarisé pour le scénario de «The Social Network» de David Fincher.

«Vous ne verrez pas dans ce film une réinterprétation dramatisée de sa page Wikipédia», a déclaré Aaron Sorkin en conférence de presse, assumant la non-exhaustivité de son portrait de l’inventeur de l’iPhone et la présence d’éléments fictionnels dans son histoire.

Aaron Sorkin a en effet écrit un scénario en trois actes autour de lancements de produits emblématiques dans la vie du créateur décédé en octobre 2011 à 56 ans: le Macintosh en 1984, le premier ordinateur de sa société NeXT en 1988, après son éviction d’Apple, et l’iMac en 1998.

À travers ces temps forts et en immergeant le spectateur dans un huis clos très bavard, Aaron Sorkin se penche sur les relations complexes entretenues par Steve Jobs avec sa fille aînée Lisa Brennan-Jobs, sa proche collaboratrice Joanna Hoffman (interprétée par Kate Winslet), son associé Steve Wozniak, le créateur du système d’exploitation du premier Macintosh Andy Hertzfeld, ou encore l’ancien CEO d’Apple John Sculley (interprété par Jeff Daniels).

Ce portrait fragmenté est «la dramatisation de plusieurs des conflits personnels que Steve Jobs a connus dans sa vie, ce qui vous donne une image d’ensemble. Sont-ils justes? Je crois que oui et je crois que le film touche à une vérité plus large» sur ce qu’était le fondateur d’Apple, a fait valoir le scénariste.

Pour mettre en images ce scénario aux allures de pièce de théâtre, Danny Boyle, le réalisateur britannique oscarisé pour «Slumdog Millionaire», a choisi de filmer avec trois formats différents chacune des trois époques traitées et toutes filmées dans le même lieu: en 16 mm pour 1984, 35 mm pour 1988, et en numérique pour 1998.

«Ca a été une expérience fantastique, de plonger dans ce scénario de 180 pages de dialogues» avec «aucune indication sur la façon de le tourner», a confié Danny Boyle, expliquant avoir voulu offrir aux spectateurs «une expérience immersive» dans la vie de cet homme, Steve Jobs, qui «a changé nos vies».

Très critiqué dès l’origine du projet par l’entourage de Steve Jobs, notamment sa veuve Laurene et l’actuel PDG d’Apple, Tim Cook, le film a néanmoins reçu le soutien de Steve Wozniak, co-fondateur d’Apple et conseiller sur le tournage.

Face à ces critiques, l’acteur Michael Fassbender a reconnu «avoir hésité» avant d’accepter de se glisser dans le pull à col cheminée noir et les lunettes rondes de Steve Jobs.

Affirmant qu’il s’agissait «du meilleur scenario qu’il ait jamais lu», il a expliqué avoir approché le rôle «avec le plus grand respect pour Steve Jobs», estimant qu’à «la manière du journalisme», c’était «sa responsabilité de raconter des histoires» comme celle-ci.

L’actrice oscarisée Kate Winslet a, elle, été frappée par «l’incroyable loyauté» des proches collaborateurs de Steve Jobs.

Présenté à Londres en avant-première européenne, le film sortira mi-novembre en Allemagne (le 12) et au Royaume Uni (le 13) puis en 2016 dans d’autres pays d’Europe (Espagne le 1er janvier, Belgique et France le 6 janvier, Italie le 21 janvier…).

Parmi les 238 long métrages présentés en 12 jours, le festival a choisi cette année de mettre en valeur les femmes et leurs combats à travers une sélection de films engagés, de «Suffragette» sur le droit de vote des femmes, au documentaire «Je m’appelle Malala» sur la plus jeune lauréate du Prix Nobel de la Paix, en passant par «Carol» et son histoire d’amour entre deux femmes ou les révélations de la journaliste d’investigation Mary Mapes sur le passé militaire de George W. Bush dans «Truth». Il a également célébré la carrière de l’actrice australienne Cate Blanchett.

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