Six ans avant les Jeux olympiques, Paris accueille à partir de samedi la dixième édition des Gay Games, qui s'achèvera le dimanche 12 août. Europe 1 vous dit tout sur cet événement.
Quelle est l'origine des Gay Games ?
La première édition des Gay Games a eu lieu à San Francisco, en 1982. Ils ont été créés par un ancien décathlonien, l'Américain Tom Waddell, qui avait participé aux JO de Mexico, en 1968. Son idée était d'élargir le concept des Jeux avec la notion de tolérance. À l'origine, les Gay Games s’appelaient même les Gay Olympics. "La Fédération des Gay Games (organisatrice de l'événement, ndlr) a pour mission de promouvoir l'égalité à travers l'organisation de la première manifestation sportive et culturelle internationale homosexuelle et gay-friendly sous le nom de Gay Games", est-il écrit sur le site de la Fédération. "Les Gay Games sont basés sur les principes de participation, d'inclusion et de meilleure performance personnelle."
Paris sera la première capitale, la première ville francophone et la troisième ville européenne à les accueillir après Amsterdam (1998) et Cologne (2010). "La ville, la région entendent montrer que Paris est un lieu ouvert à toutes les diversités", a confié au micro d'Europe 1 Pascale Reinteau, coprésidente de Paris 2018. "Les Gay Games sont un événement sportif, culturel et festif."
Qui peut participer aux Gay Games ?
Contrairement à ce que leur nom pourrait laisser croire, les Gay Games ne sont pas réservés aux populations LGBT (lesbiens, gays, bisexuels et transgenres). Tout le monde peut y participer, sans distinction d'âge, de religion, de nationalité et bien évidemment d'orientation sexuelle. Mais pourquoi organiser des Gay Games alors que les Jeux olympiques acceptent les homosexuels ?
"Les Jeux olympiques, et le monde du sport en général, demeurent un endroit difficile d'accès pour les athlètes homosexuels, et pour concourir sans dissimuler leur identité sexuelle. Il y a d'innombrables champions qui sous-performent, ou tout simplement ne participent pas à des compétitions sportives à cause de l'homophobie", rappelle le site officiel de la Fédération des Gay Games.
Quelle est la valeur sportive des compétitions ?
Elle est toute relative. "L'ambition sportive n'est pas le fondement de la participation, le côté festif et familial importe davantage. On en revient au sport comme un jeu et non comme une compétition", rappelle Pascale Reinteau. En effet, et à la différence des JO, aucune condition de performance n'est requise, les athlètes concourant par catégories d'âge ou de niveau. De fait, le nombre d'athlètes inscrits est presque aussi important qu'aux Jeux olympiques. Ainsi, ils seront 10.317 participants aux Gay Games de Paris (venant de 91 pays), alors qu'ils étaient à peine plus à Rio, pour les JO, il y a deux ans (11.362). Différence majeure, les participants ne concourent pas ici sous la bannière de leur pays, mais pour eux-mêmes. La nature des 36 disciplines varie assez peu : voile, tennis, basket, badminton, etc. Mais on retrouve également des sports plus "exotiques", comme la pétanque, le bowling, la danse urbaine et même des disciplines hivernales comme le patinage artistique ou le hockey-sur-glace…
"Il s'agit de faire bouger les mentalités, de casser un peu les stéréotypes qu'on peut avoir", résume Pascale Reinteau. "Il y a aussi des hommes qui font de la natation synchronisée, des couples de même sexe qui font de la danse, du patinage artistique, il y aura aussi des équipes mixtes, par exemple en handball, tout ça dans un esprit ludique. Les personnes en situation de handicap pourront également participer. L'esprit des Gay Games, c'est ça, c'est le sport pour tous." Compte-tenu de l'ouverture des compétitions à tous, les épreuves, à l'issue desquelles tous les participants recevront une médaille, sont donc avant tout un prétexte à un moment de convivialité.
Où auront lieu les épreuves ?
Les Gay Games sont organisés dans 67 lieux différents, dont plusieurs lieux historiques de Paris, bien connus des amateurs de sport. Le stade Charléty accueillera ainsi l'athlétisme, bien sûr, mais aussi le squash. Les épreuves de badminton et les finales de handball et de basket se tiendront dans la halle Georges-Carpentier. La piscine Georges-Vallerey abritera elle les courses de natation, le water-polo, mais aussi le "pink flamingo", spectacle délirant dans l'esprit de la Gay Pride qui conclut les compétitions aquatiques. La plupart des sites sont accessibles en transports en commun. Le temps de trajet du centre de Paris vers 80% des infrastructures est inférieur à 30 minutes en métro, tramway, bus ou train. À noter que les épreuves de voile auront lieu au Havre. L'ensemble des lieux sites de ces Gay Games 2018 est à retrouver sur paris2018.com.
Comment peut-on y assister ?
La plupart des événements sportifs de ces Gay Games sont gratuits, à l'exception des grandes soirées qui tiennent davantage d'un spectacle. Les places pour la cérémonie d'ouverture sont ainsi vendues 50 euros. Celles pour la cérémonie de clôture, qui aura lieu aux Docks de Paris, à Aubervilliers, sont elles au tarif de 25 euros. La billetterie des spectacles et concerts de ces Gay Games est également à retrouver sur le site officiel.
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