Comme chaque année, les célébrations ont commencé à 9h33 locales (6h03, heure française), l'heure du retour, le 1er février 1979 après plus de 14 ans d'exil, de l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, père de la Révolution et premier guide de la République islamique d'Iran. "Iran, demeure de l'espoir, notre guide [est] le guide des hommes libres", a entonné un choeur masculin sur un air grave. "Grâce au velayat ["le gouvernement du juriste musulman", modèle politique théorisé par Khomeiny, ndlr], nous sommes vivants et nous perdurons". La musique est jouée par une fanfare militaire en uniforme d'apparat.
L'immense salle hypostyle (au plafond supporté par des colonnes) abritant la châsse de Khomeiny, est pleine d'une assistance d'origine variée: clercs chiites, civils, hommes et femmes, militaires... Vêtus de vestes et casquettes aux couleurs nationales (vert, blanc, rouge), quelque 200 écoliers dessinent un grand drapeau iranien. Assis sur une estrade sous les portrait de Khomeiny et de l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique depuis la mort de son fondateur en 1989, l'ayatollah Ahmad Jannati, un des hiérarques du système, s'adresse à la foule en reprenant les anathèmes classiques contre les Etats-Unis. "Maudits soient ceux qui pensent à tort que nous ne pouvons pas diriger ce pays sans l'aide des Etats-Unis", lance le clerc nonagénaire en secouant en l'air sa main gauche. "La puissance de l'Amérique est sur le déclin, nous n'avons pas peur de l'Amérique", ajoute l'ayatollah, qui préside l'Assemblée des experts, institution chargée entre autre de nommer le guide suprême.
En Iran, le 1er février marque le premier jour de la "décade de l'Aube", la période de dix jours entre le retour de Khomeiny et la victoire finale de la révolution, le 11 février 1979 (le 22 du mois de bahman 1357 selon le calendrier iranien).
AFP
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