Le nombre ainsi que la vitesse des déchets en font des menaces toujours plus présentes de collisions avec d'autres satellites, mais également avec la Station Spatiale Internationale. Si l'élaboration de nouvelles technologies est en cours, les défis rencontrés sont nombreux. Fin 2018, une première mission test de récupération des débris a été lancée.
Selon le rapport annuel de l'Agence Spatiale Européenne paru en juin 2018, on recensait 19 894 morceaux de déchets spatiaux fin 2017. Ceux-ci représentent, au minimum, toute masse combinée, 8135 tonnes de déchets. Pour résoudre cette problématique, des satellites de nouvelle génération, qui pourront plus facilement se désintégrer dans l'atmosphère, sont en préparation. Mais il ne suffit pas de prévoir pour l'avenir, il faut également récupérer tous les déchets qui sont déjà en orbite.
Un consortium international a donc lancé, en 2018, un nouveau satellite de récupération des déchets spatiaux, nommé RemoveDebris. Composé de huit partenaires, l'université de Surrey, Airbus, ArianeGroup, Surrey Satellite Technology Ltd, Innovative Solutions In Space, le CSEM, l'Inria et l'université de Stellenbosch, le consortium veut tester pour la première fois sa technologie en situation réelle.
Test en juin
Envoyé dans l'espace en juin, RemoveDebris procédera à trois expérimentations nécessitant plusieurs semaines et qui seront menées à proximité de la station spatiale internationale. La première a déjà été effectuée avec succès. Il s'agissait, pour le satellite, de relâcher puis de capturer un CubeSat, c'est-à-dire un satellite extrêmement petit en forme de cube. Après avoir laissé celui-ci s'éloigner de quelques mètres, le vaisseau a lancé un filet pour le récupérer. C'est une technique assez fluide de récupération des déchets car le filet peut s'adapter plus facilement à leur déplacements.
Les démonstrations permettront aussi de tester le système de navigation basé sur des caméras et visant la détection des déchets. La dernière étape prendra place en février. RemoveDebris devra alors tirer un harpon, de la taille d'un stylo, dans un panneau déployé par le vaisseau. Les deux techniques, le filet et le harpon, permettent au vaisseau de garder une certaine distance avec les déchets à récupérer.
En mars, le satellite sortira enfin une voile de traînée pour accélérer la désorbitation du vaisseau. Cette étape devrait prendre alors une dizaine de semaines au lieu d'une durée habituelle de plus de deux ans.
Ces technologies, mises en pratique à plus large échelle, devraient entamer pour de bon le processus de récupération des déchets spatiaux et dégager un petit peu l'espace là-haut.
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