Le gouvernement libéral de Justin Trudeau avait nationalisé l'an dernier l'oléoduc Trans Mountain dans le but d'en assurer l'élargissement, mais ce projet avait été recalé par la justice en août dernier. Le gouvernement avait alors demandé au régulateur du secteur, l'Office national de l'énergie (ONE), de tenir de nouvelles consultations auprès des populations affectées, notamment des groupes d'Amérindiens, afin de tenir compte davantage des impacts du projet sur l'environnement.
Dans un rapport, l'ONE souligne que le projet risque "d'entraîner des effets environnementaux négatifs importants" sur une population d'épaulards en péril de la région de Vancouver, et une augmentation "vraisemblablement importante" des émissions de gaz à effet de serre. Le régulateur reconnaît que dans "le pire scénario crédible", soit une marée noire causée par l'oléoduc ou un navire, "les effets environnementaux seraient importants", mais il juge "peu probable" un tel incident.
L'Office affirme que ces effets potentiels ont "pesé lourd" dans son évaluation, mais il "recommande" néanmoins au gouvernement d'aller de l'avant, "vu les avantages considérables du projet et les mesures proposées pour réduire au minimum les incidences". "La recommandation globale est que le projet d'agrandissement du réseau de Trans Mountain est dans l'intérêt public canadien et qu'il devrait être approuvé", a précisé le régulateur en rappelant qu'il est assorti de 156 conditions.
L'Office a par ailleurs proposé 16 "recommandations" au gouvernement pour atténuer les impacts du projet sur l'environnement, mais il ne s'agit pas de nouvelles conditions, a souligné un responsable de l'ONE, Marc-André Plouffe. Cette décision a piqué au vif les groupes autochtones et de l'environnement hostiles au projet, qui prévoit de tripler la capacité de l'oléoduc long de 1.200 km pour la porter à 890.000 barils de pétrole par jour.
AFP
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