Matthew DeGennaro, neurogénéticien à l'université internationale de Floride à Miami, et des collègues ont identifié un gène du nom de IR8a, sans lequel les moustiques perdent une grande partie de leur capacité olfactive.
Les moustiques mutants, privés de ce gène, étaient deux fois moins attirés par les humains que les moustiques sauvages, selon leurs expériences sur 14 personnes.
Les chercheurs ont publié jeudi dans la revue Current Biology leurs travaux réalisés sur des moustiques Aedes aegypti, qui transmettent Zika, la dengue ou la fièvre jaune.
Cela fait des décennies que l'on sait que les moustiques sont attirés par la sueur et l'acide lactique (en plus de la chaleur et du dioxyde de carbone expiré par les humains). Mais le mécanisme génétique et moléculaire exact échappait jusqu'à présent aux chercheurs.
"On cherchait le récepteur pour l'acide lactique depuis les années 1960", dit à l'AFP le professeur DeGennaro, qui s'est reposé sur des manipulations génétiques et l'outil CRISPR/Cas9.
En théorie, on pourrait maintenant tenter de bloquer cette voie olfactive chez les moustiques, par un produit chimique ou l'équivalent d'un parfum, afin de devenir quasi-invisible pour les antennes des insectes (où se situent leurs organes olfactifs principaux).
Mais fabriquer cette substance reste un défi entier. "Cela prendra des années, mais nous avons vraiment fait un pas de plus", avance Matthew DeGennaro.
AFP
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