L'attaque visait un marché de la région, d'après l'Observatoire, qui n'a pas été en mesure dans l'immédiat de préciser si les frappes avaient été menées par l'aviation russe ou syrienne. La Russie, alliée du régime de Bachar el-Assad, intervient en Syrie depuis 2015 et participe depuis avril aux attaques menées contre la province d'Idleb et des secteurs environnants, qui échappent encore au pouvoir de Damas. Un correspondant de l'AFP a vu ce mercredi matin des devantures de magasins endommagées et des immeubles en lambeaux dans la zone ciblée par les frappes nocturnes.
Province dominée par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d'Al-Qaida), Idleb, dernier grand bastion djihadiste échappant au contrôle de Damas, a fait l'objet d'un accord entre Moscou et Ankara sur une «zone démilitarisée» pour éviter une offensive d'envergure. Mais, depuis fin avril, les forces pro-régime et celles de la Russie ont intensifié leurs frappes aériennes contre certains secteurs aux mains du HTS à Idleb et dans la province voisine de Hama, s'emparant de plusieurs villes.
Mercredi, les combats se poursuivent entre les forces pro-régime et HTS, qui a lancé la veille une contre-attaque dans le nord de la province de Hama. Les affrontements meurtriers ont fait 52 morts en 24 heures, selon l'OSDH, dont 29 soldats et 23 djihadistes.
D'après l'Observatoire, HTS a réussi à saisir la majeure partie de la ville de Kafr Nabuda, que les forces du régime avaient reconquise le 8 mai. Au moins 180 civils ont été tués depuis le 30 avril en raison des affrontements, selon l'OSDH. Depuis fin avril, plus de 180.000 personnes ont fui les combats, a de son côté indiqué l'ONU. La Syrie est déchirée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 370.000 morts, et a poussé à la fuite des millions de personnes.
AFP