Ce compromis partiel "est un gros morceau mais dans un avenir proche, nous aurons beaucoup plus", a affirmé M. Trump, qui est resté évasif sur le reste des discussions.
Négocié depuis avril, ce compromis partiel porte essentiellement sur l'agriculture et le numérique. Il implique notamment la réduction des tarifs douaniers sur les exportations de porc et de boeuf frais et congelés vers l'archipel nippon, précise le Représentant américain au commerce (USTR) dans un document publié dans la foulée.
"Cela représente des sommes vraiment importantes pour nos agriculteurs et nos éleveurs", a affirmé Donald Trump, avant de souligner que l'accord dévoilé mercredi servira aussi à "réduire notre déficit commercial chronique".
L'an passé, Washington a accusé avec Tokyo un déficit commercial de 56,8 milliards de dollars. Le Japon a notamment exporté pour 51 milliards de dollars de voitures, selon les données de l'USTR.
Les agriculteurs américains, dont les voix sont très courtisées par le locataire de la Maison Blanche en vue de sa réélection en 2020, surveillaient particulièrement ces négociations.
- Mesures protectionnistes -
En 2018, les Japonais ont importé pour 1,6 milliard de dollars de porc, soit 25% de la production américaine, et pour plus de 2 milliards de dollars de boeuf américain, ce qui représente environ un quart des exportations totales de cette viande.
Tokyo va, par ailleurs, supprimer immédiatement les tarifs douaniers pour certains produits, comme les amandes et le brocoli, et par étapes pour d'autres, comme le vin et le fromage.
Le Japon aura en revanche le droit d'appliquer des mesures protectionnistes temporaires sur certains des produits concernés par l'accord pour avoir le temps d'encaisser le choc d'un sursaut des importations. C'est vrai notamment pour le porc et le boeuf, mais aussi pour les oranges et les chevaux de course.
Sur les 14,1 milliards de dollars de produits agro-alimentaires américains exportés au Japon en 2018, 5,2 milliards étaient déjà exemptés de tarifs douaniers. Avec le nouvel accord, ce sont l'équivalent de 7,2 milliards de dollars supplémentaires qui sont concernés par un allègement des tarifs douaniers.
Les Etats-Unis, de leur côté, lèveront ou diminueront les tarifs douaniers sur des produits agricoles représentant 40 millions de dollars d'importations, comme le thé vert ou la sauce soja.
Il est également prévu que soient éliminées ou réduites les taxes sur les importations de certains biens industriels japonais, comme les turbines à vapeur ou les vélos.
Une fois entré en vigueur, l'accord partiel doit offrir aux éleveurs et agriculteurs américains les mêmes avantages que le traité de libre-échange trans-pacifique que M. Trump avait jeté aux orties à son arrivée à la Maison Blanche.
Le texte de mercredi comprend également un volet sur le commerce numérique, qui interdit notamment des droits de douane sur des produits transmis électroniquement comme des vidéos, de la musique, des livres électroniques, des logiciels ou des jeux.
Il ne couvre pas en revanche l'automobile, considérée par la plupart des grands Etats comme un secteur stratégique.
Le Japon souhaitait l'engagement ferme de l'administration Trump qu'elle n'infligera pas des tarifs douaniers de 25% sur ses exportations de voitures, vitales pour son économie. Selon des médias japonais, les discussions achoppent encore sur cette question.
Les constructeurs nippons Toyota, Nissan et Honda sont de gros vendeurs de voitures aux Etats-Unis, où ils disposent également d'usines, notamment dans les bastions républicains du sud.
Le président républicain, qui brigue un second mandat, s'est donné jusqu'au 17 novembre pour décider d'imposer ou non de nouveaux tarifs douaniers sur l'automobile non seulement en provenance du Japon mais aussi des pays de l'Union européenne.
Par AFP
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