L'International Crisis Group a publié un rapport intitulé «Sortir le conflit du Haut-Karabakh de l'impasse»

  20 Décembre 2019    Lu: 1581
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Une ouverture étroite pour donner vie au processus de paix moribond entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie sur le territoire séparatiste du Haut-Karabakh risque de se fermer,  lit-on dans le rapport préparé par l'International Crisis Group sur le conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabakh.

Le rapport indique que si tel est le cas, Bakou et Erevan risquent non seulement de perdre les acquis qu'ils ont récemment réalisés, mais aussi d'enterrer le processus de paix pendant un certain temps: «Erevan et Bakou seraient avisés d'agir rapidement. Ils pourraient entamer des pourparlers sur les questions sous-jacentes à la impasse».

Il a été dit qu'au début de 2019, les progrès semblaient palpables: «Un nouveau gouvernement à Erevan s'est dit prêt à rechercher une solution de compromis. Bakou semble être plus ouvert à l'exploration de moyens de résoudre le différend. Après les événements d'avril 2016, l'engagement diplomatique renouvelé entre les deux a réduit les poussées et créé un environnement plus favorable aux négociations. Les gouvernements arménien et azerbaïdjanais ont convenu de lancer des projets humanitaires près des lignes de front et de laisser des journalistes et des proches rendre visite aux détenus dans leurs capitales respectives».

Mais le rapprochement n'a pas conduit à de nouveaux pourparlers de paix. Les auteurs du rapport pensent que les années ont durci les positions. Erevan, Bakou et les autorités de facto du Haut-Karabakh continuent d'exiger sans compromis le sort ultime du Haut-Karabakh. En outre, au cours des derniers mois, les relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont à nouveau refroidies, comme chaque dirigeant a émis des déclarations loin de compromis sur l'avenir du Haut-Karabakh que l'autre considérait comme provocantes. Si les deux parties ne parviennent pas à s'appuyer sur les pierres angulaires posées en 2019, le calme relatif pourrait ne pas tenir.

Le rapport indique qu'un effort renouvelé pour rechercher un compromis pourrait aider à empêcher une nouvelle flambée des tensions. Plus précisément, les parties pourraient réexaminer trois questions sur lesquelles elles sont en désaccord depuis la guerre de 1992-1994: «Le premier concerne le sort des territoires adjacents au Haut-Karabakh. Les Azerbaïdjanais ont été contraints de fuir ces zones pendant la guerre. Une option pour favoriser les conditions des pourparlers pourraient être pour l'Arménie de persuader les autorités de facto du Haut-Karabakh de suspendre les plans de nouvelles colonies et, en contrepartie, pour l'Azerbaïdjan de s'engager à ne pas donner suite aux projets de traitement des plaintes liées aux règlements devant les tribunaux internationaux ou d'imposer de nouvelles sanctions pour une période déterminée.

La deuxième question concerne la composition et le mandat d'une éventuelle mission internationale de maintien ou de surveillance de la paix. Une telle mission pourrait aider à minimiser la violence, à créer les conditions d'un accord de paix et à surveiller ou à appliquer un tel accord si et quand un accord est conclu. Un Groupe de planification de haut niveau (GPHN) de l'OSCE a été créé dans les années 90 pour planifier de telles missions mais - en l'absence de progrès dans les pourparlers - a échoué. Avec le soutien des parties, l'OSCE pourrait la revigorer et lui confier un mandat spécifique, limité dans le temps (peut-être un an) pour définir un ensemble d'options.

Le dernier problème concerne le statut du Haut-Karabakh. La question du statut est au cœur du conflit et la plus difficile à résoudre. L'Arménie et Khankendi insistent sur la création d'un État. L'Azerbaïdjan propose de l'autonomie au Haut-Karabakh à l'intérieur de l'Azerbaïdjan. Toute négociation sur le statut devrait commencer avec prudence et quelque peu informelle».

Les pourparlers directs entre les parties comportent inévitablement des risques, mais des années d'impasse continue ont mis une solution potentielle encore plus hors de portée: «Il sera difficile de revenir à la table, mais c'est la seule façon pour l'Arménie et l'Azerbaïdjan de commencer à sortir de leur impasse».

Azvision.az


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