Corruption: Airbus va payer 3,6 milliards d'euros pour clore les enquêtes judiciaires

  01 Février 2020    Lu: 834
Corruption: Airbus va payer 3,6 milliards d

Airbus a accepté de payer une amende globale de 3,6 milliards d'euros à la France, à la Grande-Bretagne et aux États-Unis, comme Le Figaro l'annonçait en début de semaine, afin de clore les enquêtes pour corruption qui visent l'avionneur, selon l'accord de transaction dévoilé vendredi.

Pour la France, le groupe va verser 2,1 milliards d'euros dans le cadre d'une convention judiciaire d'intérêt public (CJIP), la Grande-Bretagne recevant pour sa part 984 millions d'euros et les États-Unis 526 millions d'euros. C'est la justice française qui a homologué la première ce vendredi l'accord passé entre Airbus et le parquet national financier (PNF). Cet accord prévoit en outre qu'Airbus se place sous la surveillance de l'Agence française anticorruption pendant trois ans. Les justices anglaises et américaines suivront.

Le PNF, le Serious Fraud Office britannique (SFO) et le Department of Justice américain (DoJ) enquêtaient conjointement sur des «irrégularités» portant notamment sur les agents commerciaux intervenant dans les contrats de ventes d'avions. Parmi les pays concernés figurent la Chine, la Russie, le Népal ou encore la Colombie.

Parallèlement, la justice américaine soupçonnait Airbus de n'avoir pas obtenu les autorisations nécessaires pour exporter des armements contenant des composants américains. À l'audience, le PNF a souligné la collaboration d'Airbus dans ce dossier, né de l'auto-dénonciation d'irrégularités en 2016 par le patron de l'avionneur à l'époque, Tom Enders, auprès du SFO.

La pénalité, qui ne vaut pas reconnaissance de culpabilité, devrait donc engloutir une bonne partie des profits d'Airbus qui avait dégagé un bénéfice net de 3,1 milliards d'euros en 2018 et présentera ses résultats annuels le 13 février. L'avionneur, qui a provisionné 3,6 milliards d'euros dans ses comptes 2019, n'entend pas user de son droit de rétractation de dix jours, selon une source proche du dossier.

L'affaire faisait peser depuis 2016 de lourdes menaces pour l'avionneur européen, dont celle d'une interdiction d'accès aux marchés publics. Elle a précipité le changement de l'équipe dirigeante et ébranlé le fonctionnement interne du groupe aux 134.000 salariés. Cette accord avec la justice permet au groupe de laisser cette affaire derrière lui, tandis que son concurrent Boeing reste empêtré dans la crise du 737 MAX qui lui a coûté 18,4 milliards de dollars à ce stade. (Le Figaro)


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