La maladie de Parkinson enfin élucidée: bientôt un traitement?

  22 Octobre 2015    Lu: 2232
La maladie de Parkinson enfin élucidée: bientôt un traitement?
Deux équipes de chercheurs française et belge sont parvenues à comprendre le mécanisme qui opère dans la maladie de Parkinson.

Ou tout du moins, en partie. Les scientifiques se sont basés sur le rôle déterminant d’une protéine, l`alpha-synucléine, suspectée depuis plusieurs années d’être responsable de certaines maladies neurodégénératives. De quoi nourrir l’espoir d’un traitement dans un futur proche.

Quand on demande au professeur Ronald Melki, directeur de recherche de CNRS, si le mystère de la maladie de Parkinson a enfin été percé, il n’hésite pas une seconde : « En partie, certainement ». Voilà pourtant une quinzaine d’années que les chercheurs butent sur une véritable énigme : comment une même protéine, l’alpha-synucléine, peut-elle déclencher plusieurs maladies différentes, comme la maladie de Parkinson, la démence à corps de Lewy ou l’atrophie multisystématisée ? Le professeur Melki et ses équipes ont enfin trouvé la solution : c’est la forme d’assemblage de cette protéine qui induirait telle ou telle maladie. Deux formes différentes d’agrégats ont ainsi été mises en évidence : une « en spaghetti » et une en « linguine ». « Ces deux formes ont des propriétés de surfaces différentes même si elles sont constituées de la même molécule, précise le Professeur Melki. C`est pourquoi je les compare aux pâtes, qui ont le même constituant mais différentes formes.» Des tests expérimentaux effectués sur des rats ont montré que la forme « spaghetti » des agrégats de protéines provoquait chez les rats davantage de symptômes de type Parkinson.

Neutraliser les agrégats: l’espoir d’un traitement

En quoi cette découverte constitue-t-elle un grand jour contre cette maladie qui touche environ 1 % des plus de 65 ans (soit 150 000 personnes en France et 100 000 personnes au Canada) ? C’est très simple : il est désormais permis de croire en un traitement capable de prévenir ou de stopper la maladie. L’objectif serait la neutralisation de ces agrégats de protéines afin qu’ils cessent de passer de cellule en cellule, contribuant à la dégénérescence des neurones. Comment y parvenir ? « En changeant leurs propriétés de surface, assure le Pr Melki. On peut faire cela en y accrochant des anticorps ou par une stratégie que nous avons initiée depuis trois ans dans mon laboratoire où nous utilisons des protéines que l`on appelle des chaperons moléculaires ». Pour résumer, il s’agirait de maquiller les agrégats de protéine afin que les neurones ne les reconnaissent plus. «Les chaperons moléculaires bloqueront la progression de la maladie à un stade où il n`y a pas encore de symptômes ou gèleront la progression des symptômes», explique le Pr Melki. Une piste de recherche qui s’annonce passionnante et qui suscite bien des espoirs.

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