Pour la première fois de l`histoire, l`Iran vend son pétrole moins cher que Riyad. Les rabais ne concernent que le pétrole lourd. Téhéran, tout comme Riyad, calculent leurs rabais en s`orientant sur les marques Oman et Dubai. Malgré la rivalité idéologique, le pétrole saoudien jouait un rôle clé en Iran depuis 2006: les prix de l`or noir iranien dépendaient de ceux fixés par Riyad. A présent, Téhéran a décidé de devancer l`adversaire en proposant à ses clients asiatiques un rabais supplémentaire de $0,20.
Le pétrole léger, à basse teneur en soufre, est plus facile à traiter et est donc très demandé, c`est pourquoi les rabais ne le concernent pas. La remise sur l`Iranian Light est toujours de $0,80 le baril par rapport aux types les plus populaires. Dans ce domaine, la stratégie iranienne correspond à celle de Riyad concernant les types de pétrole léger.
Mais cette remise supplémentaire sur le pétrole lourd signifie qu`aucune entente n`est à l`ordre du jour entre l`Iran et l`Arabie saoudite, constatent les experts.
L`Iran était le deuxième plus grand producteur de pétrole de l`OPEP avant l`introduction des sanctions les plus sévères en 2012. A présent, le pays occupe le 5e rang parmi les 13 pays membres de l`OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole). Téhéran cherche à récupérer rapidement sa part de marché avant de relancer les négociations avec l`Arabie saoudite dans le cadre de l`OPEP. Jusque-là, il maintiendra les prix à un niveau bas.
Même si cette confrontation traîne en longueur, un cours de 30 dollars le baril n`effraie pas Téhéran. En effet, le prix de revient de l`extraction en Iran se chiffre à $3 à $7 le baril, en fonction de la région. Toutefois, Téhéran a besoin de sommes colossales pour moderniser les sites pétroliers désuets.
Cependant, la République islamique est aujourd`hui un marché émergent unique. Alors que le capital fuit la plupart des pays, l`Iran représente un aimant pour les investissements. Selon des experts, les investissements annuels dans l`économie iranienne pourraient se chiffrer à 100 milliards de dollars.
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