L'UE autorise les voyageurs d'une quinzaine de pays, les Etats-Unis exclus

  01 Juillet 2020    Lu: 1763
  L Photo d'illustration. REUTERS/Jon Nazca

Le 1er juillet marque la réouverture des frontières européennes, fermées depuis le 17 mars. Mais pas pour tout le monde. Après de difficiles tractations, l'Union européenne a établi mardi 30 juin une liste de pays, fondée «en particulier» sur des critères épidémiologiques, autorisant les ressortissants de cette quinzaine de pays à fouler le continent européen.

Seront admis dans l'UE et l'espace Schengen les voyageurs venant d'Algérie, Australie, Canada, Géorgie, Japon, Monténégro, Maroc, Nouvelle-Zélande, Rwanda, Serbie, Corée du Sud, Thaïlande, Tunisie et Uruguay. La liste, qui a vocation à être révisée toutes les deux semaines, inclut également la Chine, mais uniquement à condition qu'elle admette sur son sol les visiteurs non essentiels venant de l'UE, ce qui n'est actuellement pas le cas.

Sont exclus de cette liste les Etats-Unis, pays le plus touché au monde par la pandémie avec 125.928 décès pour près de 2,6 millions de cas répertoriés, mais aussi le Brésil, la Russie, l'Inde, la Turquie et Israël notamment.

«Nous entrons dans une nouvelle phase avec une ouverture ciblée de nos frontières à partir de demain», a tweeté Charles Michel, le président du Conseil européen, institution représentant les Etats membres, saluant leur «esprit d'étroite coopération».

Bien qu'ayant quitté l'UE, le Royaume-Uni est considéré comme un pays membre jusqu'à la fin de la période de transition le 31 décembre. L'interdiction de voyage vers l'UE ne concerne pas non plus les ressortissants et résidents de l'Union et leurs familles. Ni certaines catégories de voyageurs (professionnels de la santé, travailleurs saisonniers, diplomates, voyageurs se déplaçant pour des motifs familiaux impérieux, marins, étudiants...)

La recommandation adoptée n'est pas contraignante juridiquement, les pays de l'UE étant souverains sur le contrôle de leurs frontières et pouvant décider par exemple de ne les rouvrir qu'à une partie des pays autorisés. Mais la coordination est jugée essentielle en raison de la liberté de circulation au sein de l'espace Schengen, où les restrictions décidées pour lutter contre la pandémie ont été peu à peu levées. Les Européens privilégient les visiteurs venus de pays dont la situation épidémiologique est semblable à celle de l'UE où la pandémie a reflué, voire meilleure.

Fruit d'un compromis entre impératifs sanitaires, souci de faire redémarrer une économie frappée par la crise en favorisant le tourisme et considérations géopolitiques, l'élaboration de la liste a été ardue. Les Européens étaient partagés sur l'ampleur et le rythme d'une levée des restrictions. Très dépendante du tourisme, la Grèce a commencé dès le 15 juin à rouvrir ses aéroports à plusieurs pays hors UE, dont la Chine, la Nouvelle-Zélande et la Corée du Sud.

Autres critères, une tendance à la stabilité ou à la baisse des nouveaux cas, ainsi que les mesures mises en place par le pays tiers pour lutter contre la pandémie, dont la pratique de tests et la fiabilité des données. Mais aussi des «considérations économiques et sociales». L'Algérie, bien qu'inscrite sur la liste de l'UE, a annoncé dimanche soir que ses frontières resteraient fermées jusqu'à nouvel ordre en raison d'une recrudescence des cas. Côté Maroc, aucune date n'a été encore été fixée pour la réouverture des frontières.

La situation de la pandémie aux Etats-Unis prive le Vieux Continent d'une manne touristique: la France a accueilli 5 millions de touristes américains en 2019. En Italie, touchée de plein fouet par la pandémie, leur absence cet été se traduira par une perte de 1,8 milliard d'euros, selon le principal syndicat agricole, la Coldiretti.

Alors que l'entrée aux Etats-Unis est interdite aux voyageurs venant de la plupart des pays européens depuis le 13 mars, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a dit espérer une solution «dans les prochaines semaines» pour la reprise des échanges, estimant qu'il était «important pour les Etats-Unis que les Européens puissent revenir», et réciproquement. (AFP)


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